mercredi 9 janvier 2013

Centrafrique: pourparlers cruciaux entre pouvoir, rébellion et opposition

Des pourparlers cruciaux entre le pouvoir, la rébellion et l'opposition de Centrafrique ont débuté mercredi à Libreville sous l'égide des pays d'Afrique centrale qui tentent de trouver une issue pacifique à la profonde crise politico-militaire qui secoue le pays. La délégation rebelle, qui s'est fait attendre plus de deux heures, a finalement rejoint les autres délégations arrivées à la Cité de la démocratie où se tiennent les pourparlers. Les débats, entre le pouvoir fragilisé du président François Bozizé et la rébellion du Séléka victorieuse sur le terrain, vont porter principalement sur la renégociation d'accords de paix signés entre 2007 et 2011, notamment en 2008, entre le régime et la rébellion. La coalition rebelle du Séléka a pris les armes le 10 décembre dernier et vite conquis la majeure partie du pays. Elle exige le "respect" de ces accords et réclame le départ de M. Bozizé, qui refuse de quitter le pouvoir sous la pression militaire. "Je demande aux uns et aux autres, surtout à l'opposition et aux groupes armés de respecter les engagements pris par les chefs d'Etats à N'Djamena, d'axer leurs discussions sur les accords de 2008 de Libreville, et de s'en tenir aux règles de l'Union africaine par rapport au changement de régime", a déclaré à l'ouverture de la rencontre le ministre congolais des Affaires étrangères, Basile Ikouébé qui dirige la réunion. Le 21 décembre, les chefs d'Etats de la Communauté économiques des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), réunis dans la capitale tchadienne, avaient demandé à la rébellion de quitter les zones occupées. En l'absence de cessez-le-feu, le Séléka avait cependant continué sa progression fulgurante jusqu'aux portes de Bangui, balayant l'armée régulière. Les accords de Libreville comprenaient notamment la mise en place d'un programme de Désarmement, démobilisation, réinsertion (DDR) qui n'a jamais été respecté, selon la rébellion. "j'ai perdu une bataille mais pas la guerre" Mardi soir, le président Bozizé, dans une charge violente, a clairement affirmé qu'il ne négocierait pas son départ. "Je n'ai pas à négocier (mon départ), est-ce que la rébellion représente le peuple centrafricain ? Je n'ai pas à négocier une fonction de chef d'Etat", a-t-il déclaré à la presse en réponse à une question lui demandant s'il était prêt à satisfaire les exigences de la rébellion. "Pourquoi déchiqueter la Constitution ? Détruire les institutions de la République, c'est grave dans un monde où nous défendons la démocratie. Seuls les hors-la-loi, les mercenaires-terroristes peuvent demander cela", a-t-il poursuivi. "J'ai perdu une bataille mais pas la guerre", a enfin lancé le président centrafricain, arrivé au pouvoir en 2003 par un coup d'Etat. Ces déclarations tranchantes ont eu lieu au moment où, à Libreville, se tenait un conseil des ministres de la CEEAC. Le conseil "a regretté que toutes les parties continuent de faire des déclarations incendiaires" et appelé "immédiatement à un accord de cessez-le-feu". Il a appelé aussi "le gouvernement à privilégier une approche régionale de la crise", une allusion aux renforts sud-africains envoyés à Bangui pour aider M. Bozizé. "Toutes les délégations ont blâmé Bangui pour avoir fait appel aux Sud-Africains alors que nous (CEEAC) sommes à leur coté depuis 10 ans", a déclaré à l'AFP un haut responsable du ministère des Affaires étrangères du Gabon, qui a requis l'anonymat "Je ne suis pas sûr que cette médiation atteigne ses objectifs. Le Gabon le fait du bout des doigts", a-t-il poursuivi, pessimiste. Les pourparlers de mercredi devraient être suivis jeudi par un sommet des chefs d'Etat de la CEEAC, a précisé le ministre congolais des Affaires étrangères, Basile Ikouébé. François Bozizé devrait y participer, surtout si les délégations arrivent à s'accorder sur une sortie de crise qui semble difficile à trouver. Il s'était rendu lundi à Brazzaville, pour préparer avec le président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur pour la CEEAC, les pourparlers. L'un des principaux opposants, Jean-Jacques Demafouth, arrivé mardi soir, estime que le président Bozizé doit venir à Libreville: "Il ne peut pas refuser de venir. Il sera obligé à un moment donné d'être là. La situation est extrêmement grave", a-t-il déclaré à l'AFP.

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L'Irak ferme sa frontière avec la Jordanie

L'Irak a fermé mercredi sa frontière avec la Jordanie après des manifestations antigouvernementales qui ont bloqué l'autoroute vers la Syrie et la Jordanie voisines. Bagdad a ordonné à l'armée de fermer le principal poste frontière de Traïbil, dans la province sunnite d'Anbar, où les manifestations ont éclaté en décembre après l'arrestation de neuf gardes du corps du ministre des Finances, membre de la minorité sunnite. "Notre travail est complètement interrompu", a déclaré à Reuters le colonel Mahmoud Mohammed Ali, directeur adjoint de la police des frontières, joint par téléphone. "Il n'y a pas de camions, pas de voitures et les autorités ne travaillent pas." Selon des membres des autorités locales de confession sunnite, le gouvernement a fermé la frontière pour étouffer l'économie de la région et faire pression sur les manifestants qui bloquent l'autoroute depuis plus de deux semaines afin de dénoncer les discriminations dont ils se disent victimes. Des centaines de sunnites campent près de Ramadi, chef lieu de la province d'Anbar situé à 100 km à l'ouest de Bagdad, où l'autoroute se scinde en deux pour mener vers la Syrie et la Jordanie. De nombreux représentants de la minorité chiite reprochent au Premier ministre chiite, Nouri al Maliki, de marginaliser leur communauté, d'accaparer le pouvoir et d'être trop proche de l'Iran.

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Timochenko entame une action de désobéissance en prison

L'ex-Premier ministre ukrainien a passé la nuit dans les douches en guise de protestation contre le régime. L’ex-Premier ministre ukrainienne incarcérée Ioulia Timochenko a entamé une «action de désobéissance civile», refusant de réintégrer sa chambre en signe de protestation contre le régime du président Viktor Ianoukovitch, ont indiqué mercredi les autorités. Ioulia Timochenko qui avait menacé la veille de ne plus réintégrer sa chambre, «est allée dans les douches et y a passé la nuit», a indiqué à la presse Andri Lapinski, chef adjoint de l’antenne régionale du service pénitentiaire à Kharkiv, ville de l’est de l’Ukraine où l’opposante purge sa peine de prison. Ioulia Timochenko, transférée en mai de sa prison dans une clinique publique en raison de hernie discale, a par ailleurs refusé les soins médicaux mardi après-midi, a déclaré le médecin en chef de son hôpital, Mykhaïlo Afanassiev. L’opposante, 52 ans, avait fait savoir mardi via son avocat qu’elle comptait se lancer dans une action de désobéissance civile visant à dénoncer le régime «ukrainophobe et kleptocrate» du président Viktor Ianoukovitch, qu’elle accuse d’avoir «usurpé le pouvoir dans le pays». Elle a indiqué qu’elle ne s’entretiendrait plus avec les procureurs et les juges d’instruction et refuserait d’aller au tribunal pour son procès. «Je ne me soumettrai plus à aucune fouille au corps (...) je vais m’y opposer physiquement (...) Je ne vais plus réintégrer ma chambre tant que n’en sont pas retirées les caméras de surveillance», a souligné Ioulia Timochenko dans un déclaration écrite. Ioulia Timochenko avait déjà observé en 2012 deux grèves de la fin en détention. Détenue depuis août 2011, l’ex-Premier ministre de 52 ans a été condamnée deux mois plus tard à sept ans de prison pour abus de pouvoir. Actuellement, elle est aussi jugée pour fraude fiscale et figure comme témoin dans une affaire de meurtre datant de 1986. Les poursuites contre l’opposante ont provoqué une grave crise entre l’Ukraine et (...)Lire suite.

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Tensions indo-pakistanaises à propos du Cachemire

La mort, mardi, de deux militaires indiens au Cachemire imputée par New Delhi au Pakistan a fait monter la tension entre les deux anciens "frères ennemis" du sous-continent indien mais ne devrait toutefois pas dégénérer en crise diplomatique majeure. Le Cachemire, dont les deux puissances nucléaires revendiquent la souveraineté, a été à l'origine de deux des trois guerres qui les ont opposés depuis la partition de 1947. L'ambassadeur du Pakistan à New Delhi a été convoqué mercredi au ministère des Affaires étrangères pour recevoir une protestation officielle. Le ministre indien de la Défense, A.K. Antony, avait auparavant évoqué un acte "hautement provocateur" et dénoncé la mutilation "inhumaine" du cadavre du soldat indien. D'après le porte-parole du commandement Nord de l'armée indienne, le corps mutilé du militaire a été retrouvé dans une région boisée du côté indien de la ligne de démarcation. Il a démenti des informations de médias indiens selon lesquelles l'une des deux victimes aurait été décapitée et la seconde égorgée. Mardi, New Delhi avait accusé l'armée pakistanaise d'avoir, lors d'une incursion du côté indien de la Ligne de contrôle (LoC), tué deux de ses soldats et d'en avoir blessé un troisième au cours d'une brève fusillade. Ces incidents surviennent deux jours après un accrochage le long de la LoC qui, selon Islamabad, a fait un mort dans les rangs de l'armée pakistanaise après une incursion indienne. L'Inde a démenti que ses troupes aient franchi la ligne de contrôle. De son côté, le ministre indien des Affaires étrangères a paru vouloir apaiser la tension, soulignant que les efforts importants déployés pour améliorer les relations bilatérales risquaient d'être réduits à néant si l'affaire dégénérait. RISQUE D'ESCALADE ? "Je pense qu'il est important à long terme que ces événements ne tournent pas à l'escalade", a dit Salman Khurshid lors d'une conférence de presse. "On ne peut pas et on ne doit pas permettre une escalade à partir d'un événement aussi morbide soit-il". "Nous devons faire attention à ce que des forces (...) cherchant à faire capoter tout ce qui a été fait de positif pour normaliser (les relations bilatérales) ne réussissent pas dans leur entreprise", a ajouté le chef de la diplomatie indienne sans plus de précisions sur ces "forces". Un porte-parole de l'armée pakistanaise a "démenti les allégations indiennes de tirs non provoqués" et a accusé New Delhi de se livrer à une opération de "propagande" visant à détourner l'attention après un incident frontalier survenu 48 heures auparavant au cours duquel un militaire pakistanais avait trouvé la mort. Un responsable du ministère pakistanais des Affaires étrangères a, quant à lui, minimisé la portée de l'incident de mardi. "Ce genre de problèmes se pose depuis des années - je ne pense pas qu'il aura un grand impact sur le processus de pourparlers (de paix) en cours", a-t-il dit. "LE PAKISTAN DOIT ÊTRE MONTRÉ DU DOIGT" Un sénateur siégeant à la commission parlementaire sur la sécurité nationale, Mushahid Hussain, a pour sa part estimé que le gouvernement indien, éclaboussé par des scandales de corruption et confronté à des élections difficiles début 2013, revenait à "une rhétorique belliqueuse du passé pour des raisons de politique intérieure". "Le Pakistan a déjà fort à faire avec une insurrection à grande échelle à l'intérieur de ses frontières. Ce ne serait pas du tout dans l'intérêt du Pakistan de faire monter la tension le long de la LoC", a ajouté l'élu. Les médias pakistanais restent plutôt discrets dans la couverture de l'incident de mardi, ce qui n'est pas le cas en Inde où plusieurs commentateurs de télévision se déchaînent. La première formation de l'opposition indienne, le Bharatiya Janata Party, a invité le gouvernement à dénoncer l'action pakistanaise à la face du monde. "Le Pakistan doit être montré du doigt et dénoncé en tant que tel pour cette agression brutale", a dit à la presse le chef de file du BJP, Arun Jaitley. Les échanges de coups de feu et les accrochages mineurs sont fréquents le long de la LoC, qui court sur 740 km malgré un cessez-le-feu et un lent réchauffement des relations bilatérales. D'après l'armée indienne, huit de ses hommes ont été tués en 2012 à l'occasion de 75 incidents. Toutefois, les incursions de soldats sont rares de part et d'autre et, d'après un média indien, l'incident de mardi, qui s'est produit à environ 600 mètres de la ligne de démarcation, est le plus grave depuis la trêve convenue en 2003.

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Abou Ghraib: une compagnie américaine de sécurité indemnise d'anciens détenus

Une compagnie de sécurité privée américaine accusée de complicité dans les mauvais traitements infligés par des soldats américains à des détenus dans la prison d'Abou Ghraib en Irak en 2003, a versé plus de cinq millions de dollars à 72 victimes pour qu'elles abandonnent les poursuites, selon des documents officiels obtenus par l'AFP mercredi. Les plaignants, 72 anciens détenus, ont affirmé que la L-3 Service (aujourd'hui Engility Holdings), et d'autres sociétés sous-traitantes de l'armée américaine, "soit ont participé, approuvé ou couvert la maltraitance de prisonniers par des responsables militaires des Etats-Unis", écrit cette compagnie dans un rapport financier à l'autorité de surveillance de la bourse américaine, la Securities and Exchange Commission. "Le 5 octobre 2012, les plaignants et nous sommes tombés d'accord pour mettre un terme à la procédure judiciaire moyennant le paiement de 5,28 millions de dollars", précise la L-3 Services Elle employait des traducteurs à la prison d'Abou Ghraib en 2003, selon les actes de la procédure judiciaire qui mentionne également d'autres compagnies privées américaines, la CACI International Inc et la CACI Premier Technology, soupçonnées de fournir du personnel pour interroger les détenus. La majorité des actes de maltraitance ont eu lieu en 2003 quand les employés de CACI et L-3 travaillaient dans cette prison, selon l'acte d'accusation d'un tribunal militaire américain. La prison Abou Ghraib avait défrayé la chronique après la publication en 2004 de photographies montrant des détenus irakiens humiliés et maltraités par des soldats américains à la suite de l'invasion de l'Irak en 2003 par les forces de la coalition internationale. Ces exactions ont été présentées par l'administration américaine comme étant le fait de quelques militaires isolés avant que le scandale n'aboutisse à la condamnation de 11 soldats à des peines de plus de dix ans de prison.

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Syrie: 48 otages iraniens libérés en échange de plus de 2.000 prisonniers

Une cinquantaine d'Iraniens retenus par les rebelles syriens ont été libérés mercredi en échange de plus de 2.000 personnes emprisonnées par le régime, tandis que l'émissaire international Lakhdar Brahimi doit s'entretenir vendredi avec des responsables russes et américains. "Les 48 pèlerins iraniens ont été libérés", ont indiqué plusieurs chaînes de la télévision d'Etat iranienne, sans préciser quand ni dans quelles conditions cette libération avait eu lieu. Les rebelles les accusent d'être membres des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime iranien. Téhéran avait affirmé de son côté qu'il s'agissait de pèlerins avant de reconnaître qu'il y avait parmi eux des militaires "à la retraite" des Gardiens de la révolution. Après avoir mis en ligne le 5 août une vidéo montrant ces Iraniens enlevés près de Damas, les rebelles avaient menacé à deux reprises au moins de les tuer si l'armée ne se retirait pas de la périphérie de Damas. De son côté, Ahmed al-Khatib, porte-parole du Conseil révolutionnaire de l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) à Damas et sa région a confirmé à l'AFP que "des négociations menées sous l'égide de la Turquie et du Qatar se sont théoriquement conclues sur un accord pour la libération de 2.135 personnes détenues par le régime, dont certaines figures importantes, en échange des Iraniens". Il a ajouté que l'Iran était également intervenu auprès de Damas, son grand allié régional. Joint par téléphone par l'AFP, il n'a pas souhaité donner plus de détails sur les libérations promises par Damas prévues, selon lui, "mercredi et jeudi". Il s'agit de l'échange de prisonniers le plus important depuis le début du conflit syrien, et pour la première fois le régime syrien a procédé à des libérations de détenus pour libérer des ressortissants de pays tiers. Le nombre important de libérations consenties par le régime semble indiquer son attachement au maintien de bonnes relations avec Téhéran. A Damas, l'ambassadeur d'Iran, accompagné d'une délégation, est arrivé dans un hôtel du centre pour réceptionner les otages libérés, a constaté une journaliste de l'AFP. Violentes tempêtes Dans le même temps, une ONG turque qui a assuré avoir joué le rôle de médiateur, a annoncé que "le régime a commencé (mercredi) à libérer 2.130 civils détenus dans différentes villes en échange de la libération de 48 Iraniens aux mains des opposants". Le porte-parole de l'organisation humanitaire islamiste IHH, Serkan Nergis, a précisé que quatre Turcs figuraient parmi ces détenus. La Syrie a basculé dans la guerre civile après qu'une révolte populaire violemment réprimée par le régime s'est militarisée. Plus de 60.000 personnes y sont mortes depuis mars 2011 selon l'ONU. Pour tenter de mettre un terme à ces violences, qui ont à nouveau fait 83 morts mardi selo(Lire la suite).

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"Lincoln" en tête des nominations aux Bafta britanniques.

Le film "Lincoln", retraçant la vie du président américain Abraham Lincoln avec Daniel Day-Lewis dans le rôle-titre, a raflé mercredi dix nominations aux Bafta, les récompenses de l'Académie britannique du film. "Les Misérables", la version cinématographique de la comédie musicale à grand succès tirée du célèbre roman de Victor Hugo, ainsi que "L'Odyssée de Pi", obtiennent neuf nominations chacun, talonnés par "Skyfall", le dernier opus de James Bond (huit). Arrivent ensuite "Argo", basé sur une histoire vraie autour de la prise d'otages de 1979 à l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran (sept), "Anna Karénine" (six), "Django Unchained", de Quentin Tarantino (cinq), et "Zero Dark Thirty", qui relate la traque fatale d'Oussama ben Laden par les commandos "Seals" de la marine américaine (cinq). Dans la catégorie des films étrangers sont notamment retenues trois oeuvres françaises: "Amour", de Peter Haneke, "De Rouille et d'Os", de Jacques Audiard et "Intouchables", d'Eric Toledano et Olivier Nakache. Les trophées des Bafta, qui donnent généralement le la des plus prestigieux Oscars qui seront décernés le 23 février par Hollywood, seront annoncés le 10 février lors d'une cérémonie à Londres.

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Un plan pour rénover la politique pénitentiaire en France!

La ministre de la Justice Christiane Taubira a annoncé mardi à Marseille une réforme de la politique pénitentiaire afin de faire cesser les dysfonctionnements dans les prisons françaises régulièrement dénoncés, notamment par le Conseil de l'Europe. Depuis vingt ans, les appels se multiplient pour critiquer l'état des prisons françaises surpeuplées, qualifié de "répugnant" en 2006 par l'institution strasbourgeoise. "La prison de la République doit rester digne dans le respect des personnes qui y sont détenues et dans celui de celles qui y travaillent, a dit Christiane Taubira à la prison des Baumettes de Marseille, l'une des plus vétustes. Pour améliorer la situation, elle veut une "mission pénitentiaire" qui s'inscrive davantage dans le cadre des règles européennes. La ministre de la Justice a demandé au directeur de l'administration pénitentiaire un état des lieux dans ce domaine sous la forme d'un rapport avant la fin du mois de janvier. Elle préconise également la création d'un conseil de l'exécution de la peine composé de parlementaires, de spécialistes ou encore de représentants des personnels qui se réunirait une ou deux fois par an. Cet organe réfléchira "aux conditions pénitentiaires et de manière plus générale à l'exécution des peines", a-t-elle dit. "Avec des peines mieux adaptées et plus efficaces, nous allons générer de la sécurité plutôt que de l'aggravation de la récidive tel que c'est le cas aujourd'hui avec la surpopulation carcérale", a ajouté la ministre en évoquant une grande conférence qui se tiendra les 14 et 15 février. Parmi ses premières missions, ce conseil devrait être rapidement saisi d'une "demande de réflexion sur l'individualisation de la prise en charge des détenus". RÉNOVATION DE PRISONS Il s'agit notamment d'étudier la possibilité de régimes différenciés de détention, la contractualisation de la peine avec le détenu, la gestion modulée dans le temps des détenus condamnés à de longues peines ou encore un niveau de sécurisation adapté au profil des personnes incarcérées. La ministre de la Justice a choisi le site des Baumettes, à Marseille, épinglé dans un rapport très critique du contrôleur général des lieux de privation de liberté et dont la fermeture a été réclamée par l'Observatoire international des prisons (OIP), pour préciser les contours de la politique immobilière qu'elle entend mettre en place pour résorber les situations d'indignité. Ce centre pénitentiaire doit ainsi bénéficier d'un traitement d'urgence, au mois de juin. Les prisons de la Santé, de Fleury-Mérogis, d'Aix et une autre partie des Baumettes doivent pour leur part faire l'objet d'un programme de rénovation chiffré à 800 millions d'euros sur la législature. Plusieurs établissements vont être fermés en raison de leur état de vétusté. Cela concerne plus d'un millier de places réparties sur les sites de Valence, Riom, Clermont-Ferrand, Beauvais, Compiègne, Vieux Liancourt, Orléans et Chartres. En contrepartie, de nouveaux établissements doivent être construits en 2014 et 2015, mais la ministre n'a précisé ni le nombre, ni l'emplacement de ces futures constructions. "J'assume totalement ce que nous avons en héritage mais j'entends avec une oreille étonnée les surprises de ceux qui ne comprennent pas qu'en deux mois on n'ait pas fait ce qui n'a pas été fait en quarante ans", a dit Christian Taubira. La seule création annoncée est celle d'un établissement pénitentiaire à Lutterbach (Haut-Rhin), qui prévoit 400 places de maison d'arrêt et entre 50 et 100 places de centre de détention. Ce projet de construction sera parallèle à la fermeture des maisons d'arrêt de Colmar et de Mulhouse. Avant la fin du mois de janvier, Christiane Taubira veut enfin la mise en place d'un groupe de travail sur la sécurité en détention autour des agressions des personnels, du régime des fouilles et de la gestion des projections illicites.

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