mardi 20 décembre 2011

Kim Jong-un auprès de la dépouille de son père à Pyongyang

Le nouveau dirigeant nord-coréen Kim Jong-un s'est rendu mardi auprès de la dépouille de son père Kim Jong-il à Pyongyang, 24 heures après l'annonce de la mort du "Cher dirigeant".
"Kim Jong-un (...), avec des hauts responsables du parti, de l'Etat et des forces armées, s'est rendu auprès du cercueil de Kim Jong-il pour exprimer ses vives condoléances et son très grand chagrin", rapporte l'agence de presse officielle KCNA.
Le "Grand Père du Peuple", qui dirigeait le pays d'une main de fer depuis 1994, est mort samedi d'une crise cardiaque à l'âge de 69 ans. Son fils cadet Kim Jong-un est désormais décrit par KCNA comme "la base intellectuelle inamovible et éternelle du peuple coréen".
Le pays semble se replier sur lui-même à l'ouverture de cette période de deuil, dont le temps fort sera les funérailles du mercredi 28 décembre.
Aucun dirigeant étranger ne sera invité aux cérémonies, a annoncé Pyongyang.
Très peu de personnes ont franchi la frontière avec la Chine à Dandong depuis l'annonce de la mort de Kim. La Chine est le seul allié majeur de la Corée du Nord et l'un des rares Etats avec lequel Pyongyang commerce.
"On ne peut pas rentrer maintenant à cause de la mort de Kim Jong-il", témoigne un marchand chinois de Dangong habitué à vendre ses produits au Nord. "Tout est fermé et tous les Nord-Coréens sont en train de rentrer", explique Yu Lu. "C'est très hermétique."
On ignorait si la frontière était officiellement fermée. Certains hommes d'affaire de cette grande ville-frontière affirment qu'il est encore possible de se rendre en Corée du Nord mais que la plupart des gens annulent leur voyage, craignant de ne pouvoir rentrer en Chine par la suite.
"On craint qu'elle soit fermée à tout moment à cause de la période de deuil, et personne ne veut rester coincé en Corée du Nord avec la frontière fermée", poursuit Yu Lu.
Un autre homme d'affaires chinois a expliqué à Reuters que la frontière entre la Russie et la Corée du Nord était encore ouverte mais que personne ne la franchissait.
Kim Jong-un est jeune - il aurait 27 ans - et n'a eu que deux ans pour se préparer à diriger le pays, tandis que son père était resté plus d'une décennie dans l'ombre de Kim Il-sung, le fondateur et "président éternel" du pays.
La soeur de Kim Jong-il, Kim Kyong Hui, et son mari, Jang Song-thaek, ont aussi été promus en 2010, ce qui pourrait être le signe de la constitution d'un triumvirat familial permettant à cette dynastie de poursuivre un règne entamé dès la création du pays au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
Jang jouerait un rôle de régent auprès de son neveu.
"On s'attend à ce que Kim Jong-un soit une sorte de figure de proue (du régime) tandis que Jang Song-thaek est le leader expérimenté qui serait vraiment aux affaires, avec sa femme", dit Jennifer Lind, spécialiste de la Corée et professeur au Dartmouth College, dans le New Hampshire.

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