vendredi 21 octobre 2011

La Libye doit ouvrir la page de la réconciliation, dit Sarkozy

L'opération militaire de l'Otan en Libye touche à son terme et les Libyens doivent maintenant ouvrir la page de la réconciliation, a déclaré vendredi Nicolas Sarkozy au lendemain de la mort de Mouammar Kadhafi.
Le président français, prié par des journalistes de dire, en marge d'une conférence sur le développement, si la fin du dictateur libyen était un message pour d'autres dictateurs arabes, comme en Syrie, a répondu : "Ça, c'est sûr."
Concernant la Libye, c'est au Conseil national de transition (CNT) libyen de dire dans quelle mesure il a encore besoin du soutien de la coalition internationale, a-t-il dit.
"Ce qui est vrai, c'est que l'opération arrive à son terme, forcément", a-t-il poursuivi. "Mais c'est vraiment aux Libyens de construire l'avenir, pas à nous. J'attends qu'ils nous disent très exactement quelles sont leurs demandes."
"Nous les avons aidés, nous continuerons à les aider autant qu'ils en exprimeront le besoin", a-t-il ajouté.
Son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, avait auparavant déclaré sur Europe 1 que l'ensemble du territoire libyen était désormais sous le contrôle du CNT.
Il a lui aussi jugé terminée, "sous réserve de quelques mesures transitoires", l'opération de soutien aérien aux insurgés libyens, dans laquelle la France et le Royaume-Uni ont joué les premiers rôles.
Le ministre de la Défense Gérard Longuet a annoncé que le "démontage" de l'opération prendrait quelques jours.
"Le dispositif va être d'abord allégé, et au regard de notre mission de protection des populations civiles, nous passerons à une phase de démontage. Ce sera fait dans les jours ou semaines qui viennent car l'affrontement s'éloigne. Nous n'irons pas jusqu'à la Toussaint", a-t-il dit dans Le Monde.
PAS DE LARMES POUR KADHAFI
L'ex-guide de la révolution Libyenne se cachait depuis la prise de Tripoli par les forces du CNT, le pouvoir intérimaire libyen, le 23 août dernier. Il a été capturé puis a trouvé la mort dans des circonstances encore obscures alors qu'il tentait de fuir Syrte, sa ville natale.
"Il y a eu une intervention de l'Otan pour stopper une colonne de blindés qui quittait Syrte. Est-ce que c'est cette intervention qui a abouti à la mort de Kadhafi ? Il semble que non", a déclaré Alain Juppé.
Le chef de la diplomatie française a assuré que le but de la coalition n'était pas, en tout état de cause, de tuer le dictateur libyen mais de le forcer à quitter le pouvoir.
"On ne doit jamais se réjouir de la mort d'un homme", a pour sa part déclaré Nicolas Sarkozy. "Mais la menace que faisaient peser Kadhafi et le groupe de mercenaires qui était avec lui était une menace réelle sur l'avenir de la Libye."
Il a estimé que la mort de Mouammar Kadhafi permettrait à la Libye d'imaginer "plus sereinement" un avenir démocratique.
"Ça ne veut pas dire que ça sera facile (...) Soyons patients avec les Libyens", a-t-il ajouté.
Nicolas Sarkozy a insisté sur le fait que c'était aux Libyens maintenant de tourner la page des "années terribles" du régime Kadhafi et qu'ils avaient "un devoir de pardon, de réconciliation et d'unité".
Alain Juppé a pour sa part déclaré qu'il n'était pas question de "verser des larmes sur Kadhafi".
"On connaît son passé, le soutien qu'il a apporté à de nombreux attentats terroristes, et puis, surtout, il lui a été proposé à de multiples reprises de mettre un terme aux hostilités", a fait valoir le chef de la diplomatie française.
Nicolas Sarkozy avait convoqué en mars à Paris ses principaux partenaires de l'Otan pour organiser un soutien aérien aux insurgés anti-Kadhafi afin d'éviter un bain de sang à Benghazi, bastion historique du CNT.

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