jeudi 5 janvier 2012

Vague d'attentats anti-chiites en Irak, 59 morts

Cinq attentats visant des chiites, dont quatre dans des quartiers habités par cette communauté à Bagdad, ont fait au moins 59 morts et des dizaines de blessés jeudi en Irak, rapportent les autorités.
Ces violences s'inscrivent dans un contexte de très vives tensions communautaires entre chiites et sunnites depuis le retrait des dernières troupes américaines à la mi-décembre.
Moins d'une semaine après le départ des GIs, une vague d'attentats anti-chiites à Bagdad avait fait 72 morts le 22 décembre.
Jeudi, un kamikaze a actionné ses charges au passage de pèlerins chiites, tuant au moins 30 personnes et faisant dans les 70 blessés, a rapporté Koussaï al Abadi, chef du conseil provincial de Nassiria. L'explosion, a-t-il dit, s'est produite à un poste de contrôle de la police à l'ouest de la ville de Nassiria, à 300 km au sud-est de Bagdad.
Dans la matinée, également, un double attentat à la voiture piégée a fait 16 morts et 36 blessés dans le quartier de Kadhimiya, dans le nord-ouest de Bagdad, selon un bilan définitif fourni par les autorités sanitaires de la capitale.
Deux autres bombes ont coûté la vie à 13 personnes au moins et fait 32 blessés dans le quartier déshérité de Sadr City, dans le nord-est de la capitale.
Un de ces deux engins explosifs était caché sur une moto.
MOTOCYCLETTE
"Un groupe de travailleurs journaliers était rassemblé, en attendant d'être embauché. Quelqu'un a garé une petite motocyclette à proximité. Quelques minutes plus tard, elle a explosé, tuant des gens, en blessant d'autres et mettant le feu à des voitures", a témoigné un policier sur le site, où l'on pouvait voir éparpillés des outils et des chaussures.
La police dit avoir découvert et désactivé deux autres engins explosifs.
Neuf ans après l'invasion américaine, l'Irak est toujours le théâtre d'attaques sanglantes de la part de groupes insurgés sunnites ou de milices chiites.
Sadr City est le fief de l'imam radical chiite Moktada al Sadr, dont la milice, l'armée du Mehdi, a autrefois combattu les troupes américaines et l'armée irakienne. Sadr est désormais allié au Premier ministre chiite Nouri Maliki.
A la mi-décembre, le chef du gouvernement a demandé au parlement de voter une motion de défiance contre le vice-Premier ministre Saleh al Moutlaq. Un mandat d'arrêt a par ailleurs été émis à l'encontre du vice-président Tareq al Hachemi, accusé de diriger des escadrons de la mort.
Moutlaq et Hachemi sont des dirigeants d'Irakia, un bloc laïque soutenu par les sunnites.
Premier groupe représenté au parlement, Irakia a accepté il y a un an un accord de partage du pouvoir censé réduire les tensions interreligieuses mais se plaint aujourd'hui d'être mis à l'écart par le chef du gouvernement.

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