Le nouveau dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jong-un, partagera le pouvoir avec un de ses oncles et l'armée après la mort de son père survenue samedi, a-t-on appris mercredi auprès d'une source proche de Pyongyang et de Pékin.
Parvenu au pouvoir en 1994 à la mort de Kim-Il Sung, son père et fondateur du régime, Kim Jong-il a succombé à une crise cardiaque samedi à l'âge de 69 ans alors qu'il voyageait en train, selon la presse nord-coréenne.
La situation dans le pays semble stable après le soutien apporté par l'armée à Kim Jong-un qui reprend le flambeau de la dynastie qui règne sur la Corée du Nord depuis la création de la République populaire démocratique de Corée en 1948.
Un coup d'Etat militaire "est très improbable", a indiqué une source proche de Pékin et de Pyongyang, qui a requis l'anonymat. "L'armée a prêté allégeance à Kim Jong-un."
Jang Song-thaek, 65 ans, beau-frère de Kim Jong-il et oncle de Kim Jong-un, partagera le pouvoir avec le nouveau dirigeant et l'armée, a poursuivi cette source. Jang Song-thaek a été nommé en 2009 au sein de la commission de défense nationale, dirigée jusqu'à sa mort samedi par le "Cher dirigeant".
Selon cette même source, le tir de missile de courte portée nord-coréen réalisé au large de sa côte orientale lundi était une mise en garde adressée à Washington.
"Avec ce tir de missile, la Corée du Nord veut montrer qu'elle a les moyens de se protéger", indique cette source. "Mais il est peu probable que la Corée du Nord mène un essai nucléaire dans un avenir proche sauf provocation" des Etats-Unis et la Corée du Sud, ajoute-t-elle.
Le programme nucléaire nord-coréen a été à la source de vives tensions ces dernières années avec la communauté internationale. La Corée du Nord a suspendu les négociations à six avec la Corée du Sud, les Etats-Unis, la Chine, le Japon et la Russie, il y a plus de deux pour protester contre une nouvelle série de sanctions adoptées par les Nations unies à son encontre.
Pyongyang, qui a procédé à un premier essai nucléaire en 2006 suivi d'un deuxième en 2009, s'est dit prêt cette année à revenir dès que possible et sans condition préalable à la table des pourparlers sur son programme nucléaire.
Après la mort de Kim Jong-il, l'armée sud-coréenne a été placée en état d'alerte.
Les tensions entre les deux Corées, toujours techniquement en guerre depuis 1953, se sont exacerbées l'an dernier avec la mort de 50 Sud-Coréens, d'abord dans le torpillage d'un bâtiment de guerre imputé à Pyongyang puis dans le pilonnage d'une île sud-coréenne proche de la frontière.
La Corée du Nord pourrait s'engager sur la voie de la dénucléarisation si le cessez-le-feu de 1953 était remplacé par un armistice, a indiqué la source.
Pyongyang est également convaincu de la présence d'armes nucléaires américaines en Corée du Sud et réclame leur retrait, ajoute cette source.
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