mardi 8 novembre 2011

L'avenir politique de Silvio Berlusconi se joue à la Chambre

L'avenir politique de Silvio Berlusconi peut se jouer ce mardi au parlement à la faveur d'un vote décisif sur les finances publiques sur lequel sa majorité pourrait se disloquer.
Le vote est programmé à 14h30 GMT à la Chambre des députés.
Si le gouvernement perd sa majorité, des élections législatives anticipées seront inévitables, a déclaré lundi Gianfranco Rotondi, ministre de l'Actualisation du programme de gouvernement, après un entretien avec le "Cavaliere" à sa résidence d'Arcore, près de Milan.
La perspective d'une mise en minorité de Berlusconi semble cependant s'être éloignée, du moins à court terme.
La gauche italienne a laissé entendre en effet qu'elle pourrait s'abstenir dans un mouvement tactique visant à mettre en évidence l'étroitesse de la majorité du gouvernement sans pour autant empêcher la ratification, essentielle, des comptes publics pour l'exercice 2010 - l'objet du vote parlementaire.
Mais elle déposerait dans les jours suivants une motion de censure contre le chef du gouvernement qui semble de plus en plus isolé et qui est pressé par l'Union européenne de faire adopter un plan d'austérité afin de stopper la propagation de la crise de la dette.
Depuis son retour du sommet du G20 de Cannes vendredi, Berlusconi tente par tous les moyens de convaincre les rebelles potentiels de ne pas quitter le navire de la majorité en leur tenant le discours suivant: vous n'avez nulle part où aller et vous serez récompensés en restant à mes côtés.
Lundi, il a démenti les rumeurs de démission imminente circulant sur les marchés financiers et sur internet et alimenté par certains de ses proches.
"NOUS TENIR PRÊTS AU COMBAT"
Au sein même du gouvernement, des voix émettent des doutes sur ce qui apparaît comme un baroud d'honneur de la part du président du Conseil. "La majorité n'existe plus", constatait dès dimanche soir son ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni, membre de la Ligue du Nord.
Les journaux estiment que 20 à 40 députés de la majorité sont prêts à sauter le pas, largement suffisant pour faire tomber le gouvernement.
Mais Silvio Berlusconi a prouvé ces derniers mois sa capacité à résister aux frondes internes. Il rencontre les indécis, multiplie les coups de téléphone. Un député de la coalition a raconté, après un entretien avec lui, que le président du Conseil était prêt à les récompenser par des "postes bien mérités" au gouvernement.
A 75 ans, Silvio Berlusconi n'envisage pas un gouvernement de techniciens ou une nouvelle équipe soutenue par l'ensemble des partis représentés au parlement.
"Nous allons continuer, nous devons nous tenir prêts au combat parce qu'un nouveau gouvernement élu associant la gauche serait contraire à la démocratie", écrit-il dans un message posté lundi sur sa page Facebook.
Troisième économie de la zone euro, l'Italie est depuis plusieurs mois présentée comme le prochain Etat de l'Union européenne menacé par la crise de la dette après la Grèce.
L'écart de rendement entre les obligations italiennes et allemandes à dix ans a atteint un nouveau record lundi (480 points) et le taux d'emprunt italien a atteint, lui, 6,67% pour les titres à dix ans, un niveau sans précédent depuis 1997.
Les économistes s'accordent à dire qu'un taux supérieur à 7% priverait l'Italie d'accès aux marchés obligataires. Et un défaut de paiement de l'Italie serait dévastateur pour la zone euro en raison de la taille de son économie qui souffre d'une croissance atone et d'une dette publique de près de 1.900 milliards d'euros représentant 120% du PIB.

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