samedi 19 novembre 2011

La France et la Turquie pour une pression accrue sur la Syrie

La France et la Turquie ont uni leurs voix vendredi pour réclamer une pression accrue sur le régime syrien, sous la menace de sanctions de la Ligue arabe, alors que la répression du mouvement de contestation a fait de nouvelles victimes.
Selon des sources proches de l'opposition, les forces de sécurité ont abattu au moins onze manifestants et en ont blessé des dizaines d'autres dans plusieurs villes en ouvrant le feu sur des rassemblements à la sortie des prières hebdomadaires.
D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme, un adolescent de 14 ans a été tué à Deraa, ville du sud du pays. Les autres décès ont été signalés à Erbin, en banlieue de Damas, à Homs, dans le Centre, et dans la campagne autour de Hama, plus au nord, précise l'organisation.
L'agence de presse officielle Sana fait état pour sa part de deux membres des forces de sécurité tués et d'un troisième grièvement blessé par une bombe dans la province de Hama. Deux autres ont été blessés dans une fusillade à Deraa, ajoute Sana.
"Le moment est venu d'unir nos efforts pour accentuer les sanctions" contre le régime syrien, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, lors d'une visite à Ankara.
La Ligue arabe, qui a suspendu la Syrie cette semaine, a lancé un ultimatum à Damas: soit le régime met en application d'ici samedi le plan de sortie de crise préparé par l'organisation panarabe, qui prévoit notamment le retrait des militaires déployés dans les villes, soit il s'exposera à des sanctions.
Au siège new-yorkais des Nations unies, les Européens et plusieurs capitales arabes espèrent pouvoir soumettre la semaine prochaine aux voix de l'Assemblée générale de l'Onu une résolution condamnant la répression.
"Je ne souhaite pas faire de pronostics, mais je doute fort malgré tout que le régime accepte l'initiative arabe", a déclaré le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu à Ankara.
Le ministre turc des Affaires étrangères a promis d'accroître la pression sur Damas par des sanctions économiques si le plan de la Ligue arabe, soutenu par Ankara, n'est pas accepté par le régime syrien.
"Le plus important est d'accroître la pression sur la Syrie pour faire cesser le bain de sang", a déclaré le chef de la diplomatie turque.
"EVITER LA GUERRE CIVILE"
Depuis que Damas a formellement accepté le plan de la Ligue arabe, le 2 novembre, des centaines de personnes ont été tuées en Syrie, dont des civils, des déserteurs et des membres des forces de sécurité.
Le gouvernement syrien explique vouloir mettre en oeuvre ce plan mais appelle les pays voisins à agir davantage pour interrompre les flux d'armes à destination de l'opposition et à mettre un terme à ce qu'il présente comme une campagne de propagande dans les médias incitant au soulèvement contre le pouvoir.
Les autorités syriennes ont également donné leur feu vert au déploiement d'observateurs de la Ligue arabe mais, dans une lettre reçue jeudi soir par l'organisation panarabe, elles demandent des amendements sur ce projet.
Appelant l'opposition à ne pas recourir à la lutte armée afin d'"éviter la guerre civile", qui serait une "catastrophe", et réaffirmant que la France était opposée à toute intervention unilatérale pour arrêter la répression, Alain Juppé a appelé le Conseil de sécurité de l'Onu à réagir.
"Il n'est pas normal que sur une crise de cette ampleur, le Conseil de sécurité ne se prononce pas. Et j'espère que ceux qui bloquent aujourd'hui toute résolution au Conseil de sécurité finiront par prendre conscience de la réalité", a-t-il dit.
La Russie et la Chine ont opposé début octobre leur veto à un projet de résolution rédigé par la France en coopération avec l'Allemagne, la Grande-Bretagne et le Portugal pour condamner les violences en Syrie.
Recevant à Moscou son homologue français, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a invité vendredi les chancelleries à faire preuve de mesure.
"Nous sommes prêts à travailler avec la communauté internationale mais nous appelons à la prudence et à la mesure", a-t-il dit aux journalistes qui lui demandaient si Moscou appuyait les appels à la démission du président Assad ou soutenait un projet de résolution de l'Onu condamnant Damas.
Le dirigeant russe a tancé la France pour son ingérence dans les(...)Lire la suite.

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