mercredi 19 octobre 2011

L'UE pressée de réagir vivement dimanche face à la crise

L'abaissement de deux crans de la note espagnole par Moody's accroît la pression sur les dirigeants européens, priés d'engager lors du sommet du 23 octobre des avancées décisives pour résoudre la crise des dettes souveraines.
L'agence de notation avait annoncé la veille qu'elle se donnait trois mois pour évaluer la note française Aaa et sa perspective stable, sur fond de ralentissement de la croissance, de crise de la zone euro et d'appels à une recapitalisation des banques.
Dans ce contexte, les marchés attendent beaucoup du Conseil européen qui se tiendra ce dimanche, et lors duquel la France et l'Allemagne ont promis de présenter une solution "globale et durable" à la crise de l'euro.
Le président français Nicolas Sarkozy se rendra à Francfort mercredi en fin de journée afin d'y rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, ont indiqué deux sources proches du dossier.
Plus tôt dans la journée, des députés français avaient indiqué que le chef de l'Etat leur avait dit être prêt à se rendre en Allemagne dès aujourd'hui pour obtenir une avancée en vue du sommet européen de dimanche.
Mais la chancelière allemande a de nouveau invité mercredi les marchés à la patience.
"Ces dettes souveraines se sont accumulées pendant des dizaines d'années, c'est pourquoi on ne peut pas les régler en un seul sommet. Ce sera un travail difficile, sur le long terme", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse.
Un thème relayé par le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. "Nous sommes à un moment décisif, qui demande des réponses claires et déterminées, des réponses d'ensemble", a-t-il dit. "Il ne faut pas espérer que nous soyons au bout de nos peines."
"FINITO, BASTA"
Selon le journal allemand Handelsblatt, qui cite des sources gouvernementales, l'Allemagne étudie la possibilité d'utiliser le Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour aider les Etats à payer les intérêts de leur dette.
Cette aide pourrait prendre la forme d'une suspension du versement des intérêts grâce à l'émission d'un coupon zéro par le FESF, souligne le quotidien.
Certains pays émergents comme la Chine, l'Inde ou le Brésil pourraient également contribuer au renforcement de la capacité du fonds, précise enfin le Handelsblatt.
Berlin a toutefois tenté de couper court aux spéculations sur une possible augmentation des fonds alloués au FESF.
"Il n'y a pas de discussions sur un relèvement au-delà de 440 milliards d'euros, c'est tout, finito, basta", a dit le porte-parole du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.
Deux hauts responsables de l'Union européenne avaient auparavant démenti les informations du quotidien britannique Guardian selon lesquelles la France et l'Allemagne se sont entendues pour porter le FESF à 2.000 milliards d'euros dans le cadre du plan de résolution de la crise de la dette dans la zone euro. et
L'un des deux responsables a souligné qu'il n'était pas simple de multiplier la capacité du FESF, actuellement de 440 milliards d'euros.
DÉMULTIPLIER LE FESF ? "PAS AUSSI SIMPLE"
"Il est naïf de penser qu'on peut faire ce genre de calcul et arriver à un joli chiffre rond de 2.000 milliards. Ce n'est pas aussi simple que cela", a-t-il dit.
Les dirigeants européens pourraient toutefois se mettre d'accord dimanche sur les moyens permettant la démultiplication de la capacité d'intervention du FESF, en l'autorisant à garantir une partie des nouvelles émissions de titres de dette de la zone euro, ont déclaré mardi des responsables européens.
En garantissant, par exemple, les premiers 20% à 30% d'éventuelles pertes, le FESF pourrait multiplier par trois ou par cinq sa capacité globale d'intervention.
Avec environ 300 milliards d'euros encore disponibles, le FESF pourrait ainsi porter sa puissance de feu à plus de 1.000 milliards, voire 2.000 milliards d'euros, ce qui serait suffisant pour couvrir les besoins de financement de l'Espagne et de l'Italie pour sur 2012.
Les dirigeants européens tâcheront par ailleurs de convaincre dimanche les banques d'accepter "volontairement" une décote susceptible d'atteindre 50% sur leurs titres de dette grecque et(...)Lire la suite.

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