Rachid Ghannouchi, dont le parti islamiste Ennahda est devenu a première force politique tunisienne, a rencontré mercredi des responsables de la Bourse de Tunis afin de leur assurer que le gouvernement issu de la révolte du "printemps arabe" serait favorable aux milieux d'affaires.
Les autorités s'emploient encore à dépouiller les suffrages exprimés aux législatives de dimanche, premier scrutin démocratique organisé en Tunisie, mais Ennahda, qui se réclame d'un islam modéré, est en passe de remporter la victoire avec un fort avantage.
Ces élections, dix mois après l'immolation par le feu d'un marchand de légumes qui devait déclencher un vaste soulèvement populaire, trouveront un écho dans d'autres pays - l'Egypte et la Libye au premier chef - aujourd'hui aux prises avec des transitions difficiles entre répression et démocratie.
Le secrétaire général d'Ennahda, Hamadi Jbeli, a annoncé mercredi avoir été choisi par son parti comme candidat au poste de Premier ministre du futur gouvernement intérimaire. Il n'a pas exclu que le poste de chef de l'Etat soit proposé à l'actuel chef du gouvernement de transition, Béji Caïd Essebsi.
Rachid Ghannouchi s'applique à rassurer les tenants de la laïcité et le monde des affaires, inquiets à la perspective d'une accession des islamistes au pouvoir.
Aucun mouvement islamiste n'a conquis le droit de gouverner dans la région depuis la victoire électorale du Hamas en 2006 dans les territoires palestiniens.
Les nouveaux dirigeants tunisiens n'ignorent pas qu'ils devront traiter d'urgence des problèmes de pauvreté et de chômage que la "révolution du jasmin" n'a pu qu'aggraver.
Selon un responsable d'Ennahda, Ghannouchi a reçu des représentants des milieux boursiers pour souligner l'importance de la Bourse et faire savoir qu'il était favorable à un élargissement des cotations de sociétés "afin d'accélérer la croissance économique et de diversifier l'économie" du pays.
"PAS DE RUPTURE"
Citant ses propres chiffres, Ennahda estime avoir obtenu 40% des sièges à l'Assemblée constituante qui nommera un gouvernement intérimaire et fixera la date de nouvelles élections fin 2012 ou début 2013.
Si ce résultat est confirmé par la commission électorale qui procède au dépouillement, le parti islamiste n'en devra pas moins conclure des alliances avec des formations laïques pour disposer d'une majorité. Ce qui devrait atténuer son influence.
"Il n'y aura pas de rupture mais de la continuité parce que nous sommes arrivés au pouvoir par la démocratie, et non par les chars", a dit mardi soir Abdelhamid Jlazzi, directeur de campagne, au siège du parti.
Il a ajouté qu'Ennahda coopérerait avec les milieux d'affaires pour améliorer les conditions sociales et économiques : "Nous avons souffert de la dictature et de la répression, maintenant, une occasion historique nous est donnée de savourer le goût de la liberté et de la démocratie."
Peu avant qu'il prenne la parole, une candidate d'Ennahda qui ne porte pas le voile islamique, avait chanté avec d'autres des chansons populaires libanaise et tunisienne sur une scène. Le parti voit en elle une illustration de sa ligne modérée.
Envers et contre les prédictions, le scrutin de dimanche s'est déroulé pacifiquement et a été salué par des observateurs occidentaux.
La victoire d'Ennahda est un tournant spectaculaire pour un mouvement qui avait pour seul choix la clandestinité sous le régime de Zine ben Ali (1987-2011) et dont plusieurs centaines de partisans croupissaient en prison.
Harcelé par la police du pays, Ghannouchi s'est exilé en Grande-Bretagne pendant 22 ans. Cet universitaire arbore costumes et chemises à col ouvert, mais sa femme et sa fille portent le "hidjab".
Prenant exemple sur l'islamisme modéré du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, Ghannouchi veut persuader ses interlocuteurs que son parti n'imposera aucun code moral à la société tunisienne, ni aux millions de touristes qui viennent passer des vacances sur son littoral méditerranéen.
Les autorités s'emploient encore à dépouiller les suffrages exprimés aux législatives de dimanche, premier scrutin démocratique organisé en Tunisie, mais Ennahda, qui se réclame d'un islam modéré, est en passe de remporter la victoire avec un fort avantage.
Ces élections, dix mois après l'immolation par le feu d'un marchand de légumes qui devait déclencher un vaste soulèvement populaire, trouveront un écho dans d'autres pays - l'Egypte et la Libye au premier chef - aujourd'hui aux prises avec des transitions difficiles entre répression et démocratie.
Le secrétaire général d'Ennahda, Hamadi Jbeli, a annoncé mercredi avoir été choisi par son parti comme candidat au poste de Premier ministre du futur gouvernement intérimaire. Il n'a pas exclu que le poste de chef de l'Etat soit proposé à l'actuel chef du gouvernement de transition, Béji Caïd Essebsi.
Rachid Ghannouchi s'applique à rassurer les tenants de la laïcité et le monde des affaires, inquiets à la perspective d'une accession des islamistes au pouvoir.
Aucun mouvement islamiste n'a conquis le droit de gouverner dans la région depuis la victoire électorale du Hamas en 2006 dans les territoires palestiniens.
Les nouveaux dirigeants tunisiens n'ignorent pas qu'ils devront traiter d'urgence des problèmes de pauvreté et de chômage que la "révolution du jasmin" n'a pu qu'aggraver.
Selon un responsable d'Ennahda, Ghannouchi a reçu des représentants des milieux boursiers pour souligner l'importance de la Bourse et faire savoir qu'il était favorable à un élargissement des cotations de sociétés "afin d'accélérer la croissance économique et de diversifier l'économie" du pays.
"PAS DE RUPTURE"
Citant ses propres chiffres, Ennahda estime avoir obtenu 40% des sièges à l'Assemblée constituante qui nommera un gouvernement intérimaire et fixera la date de nouvelles élections fin 2012 ou début 2013.
Si ce résultat est confirmé par la commission électorale qui procède au dépouillement, le parti islamiste n'en devra pas moins conclure des alliances avec des formations laïques pour disposer d'une majorité. Ce qui devrait atténuer son influence.
"Il n'y aura pas de rupture mais de la continuité parce que nous sommes arrivés au pouvoir par la démocratie, et non par les chars", a dit mardi soir Abdelhamid Jlazzi, directeur de campagne, au siège du parti.
Il a ajouté qu'Ennahda coopérerait avec les milieux d'affaires pour améliorer les conditions sociales et économiques : "Nous avons souffert de la dictature et de la répression, maintenant, une occasion historique nous est donnée de savourer le goût de la liberté et de la démocratie."
Peu avant qu'il prenne la parole, une candidate d'Ennahda qui ne porte pas le voile islamique, avait chanté avec d'autres des chansons populaires libanaise et tunisienne sur une scène. Le parti voit en elle une illustration de sa ligne modérée.
Envers et contre les prédictions, le scrutin de dimanche s'est déroulé pacifiquement et a été salué par des observateurs occidentaux.
La victoire d'Ennahda est un tournant spectaculaire pour un mouvement qui avait pour seul choix la clandestinité sous le régime de Zine ben Ali (1987-2011) et dont plusieurs centaines de partisans croupissaient en prison.
Harcelé par la police du pays, Ghannouchi s'est exilé en Grande-Bretagne pendant 22 ans. Cet universitaire arbore costumes et chemises à col ouvert, mais sa femme et sa fille portent le "hidjab".
Prenant exemple sur l'islamisme modéré du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, Ghannouchi veut persuader ses interlocuteurs que son parti n'imposera aucun code moral à la société tunisienne, ni aux millions de touristes qui viennent passer des vacances sur son littoral méditerranéen.
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