Marine Le Pen a profité samedi des "Journées d'été" de son parti à Nice pour relancer sa campagne présidentielle, qui a semblé en perte de vitesse pendant la période estivale.
Les sondages donnent toujours la présidente du Front national à un niveau élevé - autour de 18% - mais en recul par rapport au printemps où elle semblait pouvoir accéder au second tour de l'élection présidentielle.
"Il y a beaucoup de gens qui aimeraient être à ce niveau-là, je suis dans le trio de tête, à deux ou trois points du président sortant", a-t-elle relativisé lors d'un point de presse.
A Nice, Marine Le Pen a pu présenter les premières personnalités ralliées à son "rassemblement" pour 2012, même si son principal objectif est de mobiliser les cadres du parti réunis au palais des congrès Acropolis.
Elle a trouvé un contradicteur en la personne du maire UMP de Nice Christian Estrosi, qui organise un contre-meeting dimanche en présence de cinq membres de gouvernement et du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé.
Marine Le Pen y voit le signe de l'affolement de la majorité de crainte qu'elle ne barre la route du second tour à Nicolas Sarkozy.
"Cela montre qu'il y a un sentiment de panique. Ils savent la déception qu'ils ont suscitée chez leurs propres électeurs".
A quelques pas de là, un militant FN abonde dans son sens : "Jean-Marie Le Pen a mis Lionel Jospin sur la touche en 2002 et cette fois-ci Marine va mettre Sarko sur la touche. Il sera chômeur, sans indemnités".
Depuis son accession à la tête du parti en janvier, Marine Le Pen administre une cure de respectabilité au FN pour le transformer en parti de gouvernement, avec, en ligne de mire les législatives de 2012.
LE PEN D'ACCORD À 99,99%
Elle n'hésite pas à mettre en avant les principes républicains, notamment à propos de la laïcité, et une "vision gaullienne" de l'Etat, tout en en revenant ponctuellement aux fondamentaux pour ne pas déboussoler l'électorat traditionnel d'extrême droite.
Toutefois, l'entreprise de "dédiabolisation" symbolisée par l'éviction de militants ayant fait la salut nazi "n'a pas encore radicalement transformé l'image du parti", soulignait récemment Jérome Fourquet, de l'Ifop.
Jean-Marie Le Pen, resté président d'honneur du FN, a ouvert samedi les travaux et réitéré son soutien à sa fille. "Nous sommes d'accord tous les deux à 99,99%", a-t-il assuré.
Le fondateur du FN a estimé que le recul apparent de Marine Le Pen n'était lié qu'à sa sous-exposition médiatique pendant l'été.
"Il n'y a pas de tassement. Pendant quatre mois, les médias n'ont parlé que des galipettes de M. Strauss-Kahn et du Parti socialiste", a-t-il dit.
Pour faire mentir ses détracteurs, pour qui les changements au FN ne sont qu'un simple lifting, Marine Le Pen a convié à Nice des intervenants extérieurs, dont le médiatique avocat Gilbert Collard, qui doit prendre la tête de son comité de soutien.
Le souverainiste Paul-Marie Coûteaux, rallié à la présidente du FN, a également fait le voyage à Nice, de même que l'ancien maire UDF-PR du deuxième arrondissement de Paris Alain Dumait.
Le FN annonçait un soutien surprise.
De fait, dans une interview accordée au site Causeur.fr, Yves Bertrand, ancien directeur des Renseignements généraux, juge Marine Le Pen "respectable" et appelle à la fin de la diabolisation du parti d'extrême droite.la suite d'infos...
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire