mercredi 14 septembre 2011

L'ex-comptable de Liliane Bettencourt confirme ses déclarations

L'ex-comptable de Liliane Bettencourt a confirmé mercredi devant un juge ses déclarations sur des remises d'argent de l'héritière de L'Oréal à des hommes politiques avant la présidentielle de 2007. Claire Thibout, qui est arrivée à 9H30 à sa convocation par le juge d'instruction bordelais Jean-Michel Gentil, devait être entendue toute la journée de mercredi et a reçu pour consigne de ne faire aucune déclaration à l'issue de son audition, a-t-on appris de source judiciaire.
Son avocat Antoine Gillot a déclaré que sa cliente entendait, en tant que témoin, confirmer les déclarations qu'elle avait faites à l'été 2010 devant les enquêteurs.
"Elle a bien entendu l'intention de rapporter ce qui a déjà été déclaré devant les services de police. Si ma cliente est coupable, c'est d'avoir dit la vérité", a-t-il dit devant des journalistes alors que sa cliente était entendue.
"Ses déclarations sur les remises d'espèces qu'elle effectuait au sein de la maison Bettencourt, elle sait de quoi elle parle, puisque je vous rappelle qu'elle était la comptable personnelle de Madame Bettencourt", a-t-il ajouté.
"Ces éléments sont très probants puisqu'elle consignait dans ses carnets toutes les remises d'espèces qu'elle effectuait pour le compte de Monsieur et Madame Bettencourt",
Claire Thibout avait affirmé avoir assisté à ce qu'elle pensait être des remises d'argent à des hommes politiques avant la présidentielle de 2007, mettant en cause dans un premier temps Nicolas Sarkozy puis l'excluant ensuite des bénéficiaires.
"TÉMOIN, PAS COUPABLE"
Claire Thibout a en revanche toujours maintenu catégoriquement ses accusations contre le gestionnaire de fortune Patrice de Maistre et l'ex-ministre UMP Eric Woerth, à propos d'un versement en espèces de 150.000 euros pour la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
L'embauche de la femme d'Eric Woerth par Patrice de Maistre et la Légion d'honneur remise au gestionnaire de fortune par le ministre est aussi en débat.
Antoine Gillot a insisté sur le calvaire vécu par sa cliente depuis que l'affaire Bettencourt a éclaté.
"Ma cliente est témoin et pas coupable de toutes les vilénies dont elle a été accusée à tort, bien entendu, pour essayer de la déstabiliser, et dont j'espère elle sortira très vite blanchie", a-t-il expliqué en rappelant qu'il avait demandé dès 2010 qu'elle soit entendue par un juge d'instruction.
"Non seulement elle a beaucoup souffert de cette affaire, mais elle continue d'en souffrir plus que jamais elle et sa famille. Je rappelle qu'elle a perdu son emploi, elle a été licenciée de ses fonctions de comptable qu'elle exerçait auprès de Madame Bettencourt alors qu'elle n'avait absolument pas démérité", a-t-il ajouté.
Isabelle Prévost-Desprez, la présidente de la chambre correctionnelle de Nanterre (Hauts-de-Seine), dessaisie en 2010 d'un des dossiers de l'affaire après un imbroglio entre magistrats, devait également s'expliquer mercredi sur ses déclarations mettant en cause le président Nicolas Sarkozy.
Mais la convocation a été ajournée.
"Il est indiqué que cette convocation a été annulée et que Mme Prévost-Desprez sera entendue ultérieurement", a dit le parquet de Bordeaux dans un communiqué.

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