Silvio Berlusconi s'est engagé jeudi à conclure d'ici septembre avec les syndicats et le patronat un pacte de réformes susceptible de calmer l'inquiétude des marchés devant l'envolée du coût de la dette italienne.
Le président du Conseil italien, qui s'exprimait devant la presse à l'issue d'une réunion à Rome, a réaffirmé sa confiance dans les fondamentaux de l'économie italienne et regretté que les marchés n'en tiennent pas compte.
Silvio Berlusconi a voulu se montrer rassurant face à la hausse du rendement des obligations italiennes à 10 ans, qui a atteint mercredi son plus haut niveau en quatorze ans, poussant le ministre de l'Economie, Giulio Tremonti, à appeler la Banque centrale européenne (BCE) à l'aide.
"Je ne crois pas que la crise va empirer", a déclaré Silvio Berlusconi. "Il n'y a pas de raison d'être inquiet du niveau actuel du rendement car il n'affecte qu'une petite partie de la dette publique, qui reste dans l'ensemble au niveau de taux d'intérêt auquel elle a été contractée."
L'Italie est sous pression depuis début juillet, les marchés doutant de la capacité de Rome à honorer ses échéances et à appliquer un ambitieux plan d'austérité.
Le plan d'économies de 48 milliards d'euros, visant à éponger le déficit en 2014, n'a pas convaincu les marchés, qui soulignent que la plupart des mesures n'entreront en vigueur qu'en 2013, après les prochaines élections législatives, et qu'elles n'aideront pas à stimuler la croissance.
Le discours prononcé mercredi soir par Silvio Berlusconi devant le Parlement, où son gouvernement ne dispose que d'une courte majorité, n'a rassuré ni les marchés, ni la presse italienne, qui doutent de plus en plus de la capacité du "Cavaliere", 74 ans, à faire face à la crise.
APPEL À LA BCE
Silvio Berlusconi s'est engagé à travailler avec les syndicats et le patronat pour réformer le droit du travail et accélérer la croissance, réclamant une cohésion de toute la nation pour surmonter cette crise.
Chiara Corsa, économiste chez Unicredit, a retenu sa main tendue aux syndicats et à l'opposition mais jugé trop flou le discours du chef du gouvernement.
"Le contenu est tout de même assez décevant", a-t-elle dit. "Il n'a montré aucune volonté d'avancer les mesures d'austérité à l'année prochaine, ce que nous espérions et ce que les marchés auraient apprécié."
Jeudi, le ministre italien de l'Economie a imputé à la frilosité de la BCE les hésitations des investisseurs asiatiques à racheter des obligations italiennes. Giulio Tremonti a invité au cours d'une conférence de presse la BCE à suivre l'exemple des banques centrales suisse et japonaise qui ont pris des mesures pour faire face à la crise de la dette en Europe.La suite d'infos...
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