jeudi 18 août 2011

Appels internationaux à la démission de Bachar al Assad

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont réclamé jeudi la démission du président syrien Bachar al Assad, après cinq mois de répression sanglante du mouvement de contestation.
Le maître de Damas a affirmé au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, que les opérations militaires contre l'opposition avaient pris fin, mais des militants anti-Assad ont fait état de nouveaux raids à Daïr az Zour, dans l'est du pays.
A Lattaquié, le grand port qui a été bombardé pendant plusieurs jours, des blindés et des soldats d'Assad ont pris position autour d'une mosquée, ont précisé des membres de l'opposition.
A Washington, le président Barack Obama a ordonné le gel des avoirs du gouvernement de Damas et a interdit aux ressortissants américains d'avoir des relations commerciales et d'investir en Syrie. Les importations de pétrole syrien sont également interdites aux Etats-Unis.
"L'avenir de la Syrie doit être décidé par son peuple, mais le président Bachar al Assad s'y oppose. Les appels au dialogue et aux réformes sont restés lettres mortes tandis qu'il emprisonne, torture et massacre son propre peuple", a dit le chef de la Maison blanche dans un communiqué.
"Pour le bien du peuple syrien, le moment est venu pour le président Assad de démissionner", a-t-il ajouté.
L'Union européenne a également demandé la démission d'Assad et l'a menacé de nouvelles sanctions.
"L'UE a réclamé à plusieurs reprises l'arrêt de la répression brutale (...) mais les autorités syriennes ont adopté une attitude de défi", a dit Catherine Ashton, haute représentante de la diplomatie européenne.
"Cela montre que le régime syrien n'est pas prêt à changer (...) L'UE prend acte de la perte totale de légitimité de Bachar al Assad aux yeux du peuple syrien et de la nécessité pour lui de démissionner.
"ASSAD A PERDU TOUTE LÉGITIMITÉ"
Elle a ajouté que les 27 s'apprêtaient à allonger la liste des personnalités syriennes visées par les sanctions européennes, qui pourraient également être alourdies.
Dans un communiqué commun, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont aussi appelé Bachar al Assad à quitter le pouvoir.
"Nos trois pays estiment que le président Assad, qui a recours à la force militaire brutale contre son propre peuple et qui porte la responsabilité de la situation, a perdu toute légitimité et ne peut plus prétendre diriger le pays", lit-on dans ce communiqué.
"Nous l'appelons à tirer les conséquences du rejet total de son régime par le peuple syrien et à quitter le pouvoir, dans l'intérêt supérieur de la Syrie et de l'unité de son peuple."
La Suisse a quant à elle rappelé pour consultations son ambassadeur en poste à Damas.
Un rapport accablant remis à Genève au Conseil des droits de l'homme de l'Onu affirme que les forces syriennes ont ouvert le feu sur des manifestants pacifiques, souvent à bout portant et sans avertissement, tuant au moins 1.900 civils depuis cinq mois, ce qui pourrait constituer un crime contre l'humanité.
"La mission d'enquête a mis au jour des exemples de violations des droits de l'homme à travers des attaques généralisées ou systématiques contre la population civile, ce qui pourrait relever du crime contre l'humanité", écrivent les enquêteurs de l'Onu.
Une liste de 50 suspects appartenant à différents niveaux de l'administration a été établie en vue de possibles poursuites judiciaires.
MOBILISATION À L'ONU
Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu tiendra lundi une session extraordinaire sur les violences en Syrie.
Le Haut Commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, la Sud-Africaine Navy Pillay, pourrait appeler le Conseil de sécurité à saisir la Cour pénale internationale (CPI).
Lors d'un entretien téléphonique avec Assad mercredi soir, Ban Ki-moon a exprimé son inquiétude face aux "violations répandues et continues des droits de l'homme et de l'usage excessif de la force" par les forces de sécurité syriennes.
Le président syrien lui a répondu que les opérations de l'armée et de la police avaient cessé, mais cette allégation est démentie sur le terrain par l'opposition.
Selon l'Union pour la coordination de la révolution syrienne, un groupe d'opposition, les forces syriennes ont ouvert le feu jeudi près d'une mosquée de Lattaquié qui a été encerclée par des véhicules blindés.La suite...

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