jeudi 7 juillet 2011

Sud-Soudan: le retour au pays pour les enfants d'une nation à naître

Sud-Soudan: le retour au pays pour les enfants d'une nation à naître

JUBA, Sud-Soudan (AP) — En plusieurs décennies de guerre civile, quelque quatre millions de Soudanais du Sud ont quitté leur maison, leur terre. Les enfants d'hier, nés ou grandis à l'étranger, reviennent aujourd'hui mettre la main à la pâte pour bâtir, presque à partir de rien, un nouveau pays, ce Sud-Soudan qui voit le jour officiellement samedi.
Lual D'Awol, 26 ans, est parmi les plus chanceux d'entre eux. Né à New York, fils de diplomates ayant passé la plus grande partie des années de guerre à l'étranger, il a grandi entre le rap et le basket-ball à Baltimore.
Aujourd'hui il est de retour à Juba, la plus jeune des capitales de ce dernier pays à voir le jour, et très ému à la perspective de l'indépendance. "J'ai décidé de venir tôt, pour m'impliquer dans tout le processus du référendum et assister à la naissance de notre nation". "Je vais rester ici, je ne retournerai pas (aux Etats-Unis), je n'ai pas vraiment grand-chose d'autre à y faire".
A Juba, il est aujourd'hui auditeur pour un projet financé par l'USAID, l'agence gouvernementale américaine d'aide humanitaire. Rappeur à ses heures perdues, il a écrit une chanson consacrée aux Sud-Soudanais de l'exil, intitulée "Scattered Overseas" ("Eparpillés à l'étranger"). Et le message qu'il leur adresse: "je pense qu'ils devraient rentrer".
Pendant les deux décennies de la guerre civile, des milliers de ceux qu'on appelait les "enfants perdus du Soudan" ont passé des années d'errance sur les routes de cet immense pays, fuyant les massacres et la famine, avant d'échouer, réfugiés, dans d'autres pays africains, voire aux Etats-Unis ou en Europe.
Plus de quatre millions de Sudistes ont ainsi été chassés de chez eux par la guerre entre le Nord et le Sud, fuyant leurs villages, la plupart du temps à pied, se retrouvant en Ethiopie, au Kenya, en Ouganda, en Egypte, un petit nombre d'élus accédant au statut de réfugié dans des pays occidentaux.
Pour ceux qui ont grandi ailleurs, le retour est une forme de choc culturel. Les infrastructures au Sud-Soudan sont plus que sommaires, Juba capitale en devenir n'est qu'une bourgade poussiéreuse, la situation sécuritaire s'aggrave de jour en jour, notamment dans les zones frontalières entre Nord et Sud, le népotisme et la corruption sont monnaie courante.continuez...

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