jeudi 7 juillet 2011

DSK : le destin brisé

DSK : le destin brisé

New York, vendredi 1er juillet. Dominique Strauss-Kahn savoure sa première soirée de liberté en allant dîner avec son épouse, Anne Sinclair, et des amis dans un restaurant italien de l'Upper East Side. (Charles Guerin/Abaca)
New York, vendredi 1er juillet. Dominique Strauss-Kahn savoure sa première soirée de liberté en allant dîner avec son épouse, Anne Sinclair, et des amis dans un restaurant italien de l'Upper East Side. (Charles Guerin/Abaca)

Les plus proches soutiens de Dominique Strauss-Kahn rêvent de son retour politique, pour la primaire puis pour la présidentielle. Mais de nombreux obstacles demeurent. Découvrez le sondage Le Figaro Magazine/LCI, «Les Français, DSK et les primaires au PS».

• SONDAGE - Les Français, DSK et les primaires au PS
Depuis plus d'un mois et demi, la vie politique française est suspendue à un récit qui s'écrit jour après jour à New York. Mais quel romancier, aussi talentueux fût-il, aurait pu imaginer la trame de ce qui se passe depuis le 14 mai outre-Atlantique et ses rebondissements incessants? Du 14 mai au 5 juillet, Dominique Strauss-Kahn est passé du statut de violeur de femme de chambre à celui d'innocent, victime de chantage. Et son accusatrice a fait le chemin inverse, la presse américaine à scandale la décrivant quasiment comme une sainte, avant de la traiter aujourd'hui de prostituée.
Entre-temps, DSK a passé plusieurs nuits dans la sordide prison de Rikers Island avant de se voir contraint de porter un bracelet électronique, d'installer des caméras de surveillance dans la maison du quartier de Tribeca d'où il n'avait de toute façon pas le droit de sortir, sauf pour quelques rendez-vous médicaux ou avec ses avocats.
Cet enfermement contraint de plusieurs semaines a-t-il été propice à une vaste réflexion sur son avenir politique? Tous ceux qui l'ont eu au téléphone ou qui ont pu s'entretenir avec lui sont formels. S'il se tient au courant de l'évolution de la situation du Parti socialiste, DSK n'en est pas à envisager son retour. En joueur d'échecs capable de suivre plusieurs parties en même temps, DSK sait que ses positions sur l'échiquier ne sont pas favorables et qu'il est plus proche d'un mat que d'un renversement de la situation en sa faveur. Le temps d'un week-end, une partie de ses amis ont pu croire que les conditions de son retour politique en France étaient réunies. Ils ont rapidement déchanté. A la fois parce que lui-même n'a pas donné les signes espérés par ses troupes. Mais aussi parce que, en réalité, et DSK le sait bien, les quatre principales conditions de son retour sont loin d'être réunies. Les voici.

Les affaires judiciaires ne sont pas terminées


La crédibilité de la femme de chambre du Sofitel, Nafissatou Diallo, a été mise en doute par le procureur de New York quand il a appris qu'elle avait menti sur plusieurs points de ses déclarations. (Arnaud Bédat)
La crédibilité de la femme de chambre du Sofitel, Nafissatou Diallo, a été mise en doute par le procureur de New York quand il a appris qu'elle avait menti sur plusieurs points de ses déclarations. (Arnaud Bédat)
Mardi soir, les rumeurs, s'appuyant sur un article du NewYork Post, laissaient croire que le procureur Cyrus Vance abandonnerait toutes les charges pesant sur Dominique Strauss-Kahn. Une décision qui permettrait à l'ancien directeur général du FMI de récupérer son passeport et de retrouver sa liberté de voyager.
Surtout, l'abandon des poursuites est la première condition à remplir avant d'envisager un éventuel retour en politique. Comment en effet imaginer mener la campagne présidentielle avec la menace d'un procès aux Etats-Unis? Il fallait donc que DSK et ses avocats gagnent la bataille de la procédure américaine.
Mais il faut aussi éviter un procès civil. Or, la menace brandie par l'avocat de la femme de chambre, Kenneth Thompson, pesait toujours en début de semaine. Enfin, DSK doit décider, si toutes les charges retenues contre lui sont finalement abandonnées, s'il demande des réparations à la Ville de New York qui l'a poursuivi. Est-il disposé à intenter un procès pour être dédommagé, au risque de prolonger les rendez-vous judiciaires en pleine campagne électorale? A-t-il envie de retourner devant un tribunal ou veut-il plutôt tourner la page de ce cauchemar new-yorkais?
Le problème, pour lui, c'est qu'un autre cauchemar a surgi à Paris au moment où les nuages se dissipaient à New York. Mardi soir, l'avocat deTristane Banon a porté plainte contre lui pour tentative de viol. Les faits remonteraient à 2003 quand la jeune journaliste était venue le voir pour un entretien. Elle affirme aujourd'hui que DSK a tenté de la violer. La réaction des avocats de l'ancien patron du FMI n'a pas tardé: ils ont porté plainte pour dénonciation calomnieuse.
Quelle que soit la réalité des faits, le dépôt de cette plainte ne permet pas à DSK de revenir sereinement sur la scène politique en France. Si tant est que ce soit sa volonté.la suite...

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