14 Juillet : Eva Joly trouble le Parti socialiste

Eva Joly en mai dernier lors d'une manifestation devant l'Assemblée nationalecontre l'exploitation du gaz de schiste. Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

En proposant de supprimer le défilé militaire, la candidate écolo s'est attiré les critiques des socialistes.

Soucis en vue avec Eva Joly? Les socialistes ont en tout cas dénoncé vendredi, avec une rare unanimité, l'idée de la candidate écologiste de remplacer le défilé militaire du 14 Juillet par un défilé citoyen. Au nom des valeurs de la République et du respect des traditions, aucun socialiste n'envisage d'appliquer une telle proposition.
«Très mauvaise idée» pour Ségolène Royal ou «façon de montrer que l'armée française est une armée citoyenne» pour Laurent Fabius, chacun a pris ses distances avec Eva Joly. Pour le premier secrétaire du PS par intérim, Harlem Désir, le moment était en outre très mal choisi alors que six militaires français venaient de trouver la mort en Afghanistan. «Il faut penser à celles et ceux qui s'exposent et qui ont fait dons de leur personne pour notre sécurité», a-t-il assuré. Manuel Valls a résumé le sentiment général au PS: «Tout cela n'est pas très sérieux.»
En fait, pour les socialistes, l'ancienne juge anticorruption a surtout voulu s'adresser à la frange antimilitariste qui existe chez les partisans d'Europe Écologie-Les Verts. «Ce n'est pas une découverte que ce courant a toujours existé au sein de la gauche française. Eva Joly est en campagne, elle parle à ses électeurs», explique Claude Bartolone. Bref, aucune raison de s'inquiéter. Du moins pour l'instant.
Car les sujets de discorde restent à venir. Aujourd'hui, le projet des écolos n'est pas connu et le candidat du PS non plus. Mais dès la fin de la primaire socialiste, les négociations reprendront en vue du second tour. «Eva Joly va être en concurrence avec le candidat socialiste mais, en même temps, nous devrons nous rassembler au second tour, c'est la condition de la victoire», a expliqué François Hollande. Depuis l'union de la gauche de François Mitterrand et la gauche plurielle de Lionel Jospin, les socialistes le savent: ce n'est que rassemblée que la gauche peut espérer accéder au pouvoir. Ce qui suppose donc au préalable un accord de gouvernement avec leurs alliés.plus d'infos...