Mandat d'arrêt contre Kadhafi : Tripoli riposte
La décision de la CPI est "une couverture" pour l'Otan, estime le ministre de la Justice.
La révolte en Libye a fait des milliers de morts, selon le procureur de la CPI. (c) Afp
Le mandat d'arrêt lancé lundi 27 juin par la Cour pénale internationale (CPI) contre Mouammar Kadhafi est "une couverture" de l'Otan pour atteindre le dirigeant libyen, a accusé le régime de Tripoli, soulignant qu'il n'acceptait pas la juridiction de la Cour.La décision de CPI est une "couverture pour l'Otan qui a essayé et tente encore d'assassiner Kadhafi", a déclaré le nouveau ministre de la Justice, Mohamed Al-Gamoudi. Le ministre a rappelé que son pays n'est pas signataire du traité de Rome instituant la CPI et "n'accepte pas la juridiction de la Cour", a-t-il ajouté.
Les rebelles libyens prennent le dessus sur les forces pro-Kadhafi grâce aux frappes aériennes de l'Otan, avait estimé un peu plus tôt un haut responsable des Nations unies lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur le Soudan.
"Bien que nous n'ayons pas une compréhension détaillée de la situation militaire, il est clair que les forces de l'opposition ont repris l'initiative, même si cela reste hésitant, et ce grâce à la force aérienne de l'Otan", avait déclaré Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint aux Affaires politiques de l'ONU.
Faisant écho aux critiques des pays africains contre l'intervention de l'Otan, Lynn Pascoe avait précisé que les Nations unies étaient "préoccupées" par les pertes humaines occasionnées par le régime de Kadhafi mais aussi par les frappes aériennes de l'Otan. Il avait cependant souligné que le régime du colonel Kadhafi était "responsable de la grande majorité des pertes civiles".
Crimes contre l'humanité
Lors d'une audience publique à La Haye, la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé la délivrance d'un mandat d'arrêt à l'encontre de Mouammar Kadhafi pour crimes contre l'humanité commis en Libye depuis le 15 février.
"La chambre délivre, par la présente, un mandat d'arrêt contre Mouammar Kadhafi", a déclaré la juge Sanji Mmasenono Monageng, lors d'une audience publique à La Haye.
Les juges ont également délivré des mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité à l'encontre du fils de Mouammar Kadhafi, Seif Al-Islam, et du chef des services de renseignements libyens, Abdallah Al-Senoussi.
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