vendredi 24 juin 2011

A la Une de la revue de presse Afrique: le Sénégal

A Dakar, les manifestations contre le projet de réforme de la Constitution ont donc eu raison du texte du président Wade. Face à une vive opposition, le pouvoir a totalement retiré le projet de loi visant à faire élire dès 2012, sur le même ticket, un président et un vice-président. La journée a été très violente à Dakar.
Couverture journalistique exceptionnelle ce vendredi matin dans Walfadjri. C’est « historique, s’enthousiasme le quotidien d’opposition, ce qui s’est passé hier à l’Assemblée nationale restera à jamais gravé dans les mémoires (…) de tous ceux–là qui croyaient que le pouvoir pouvait faire passer comme lettre à la poste, tout texte proposé par Me Wade ». Pour Walfadjri, pas de doute, cette « victoire des forces vives est à analyser comme le début d’une prise de conscience. Conscience que, face à l’autisme du pouvoir, l’arme de la force demeure la seule audible. Conscience que, désormais, la rue peut bien contraindre le pouvoir (…) à lâcher prise ».
Très en verve ce vendredi matin, le confrère se montre mordant contre un « système qui avait naïvement crû avoir sous ses ordres une armée de canards sauvages, prêts à avaler, goulûment, ses desiderata ». Cela dit, en ordonnant, sous la pression, le retrait de son controversé projet, « Wade ouvre la boîte de pandore, estime le journal, (convaincu que) depuis hier, la rue a imposé à Wade une cohabitation forcée. Dorénavant, le président de la République devra composer avec elle (…) Le président Wade s’est frotté au peuple sénégalais, s’y est piqué et a reculé», bucheronne Walfadjri, qui publie une interview croisée d’Ousmane Tanor Dieng, secrétaire général du Parti socialiste, et de son homologue de l’Alliance des forces de progrès Moustapha Niasse.
Pour eux, pas de doute : « Au-delà du retrait de la loi, il faut que Wade dégage, disent-ils, (car) le printemps africain a sonné à Dakar ». les deux dirigeants de l’opposition promettent de « maintenir la pression jusqu’au départ du président Wade ». Du reste, complète Walfadjri, le comité des forces vives en est convaincu : « La bataille remportée ne met pas fin au combat ». A noter enfin que le journal offre à ses lecteurs une large palette de reportages pour décrire cette « Journée de feu » d’hier. « A Dakar tout brûle ! (…) Dakar à feu et à sang : Le soleil se couche sous un décor d’apocalypse », peut-on ainsi lire c
Sénégal : le coup de grâce ?
Le Sénégal également à la Une de Guinée Conakry info ce vendredi matin. « La société civile sénégalaise mérite plus que des félicitations, applaudit le site internet guinéen, sans le savoir, le président sénégalais vient certainement de s’auto-administrer le coup de grâce. Car en une semaine, il vient de conférer à son opposition un poids et une influence qui étaient loin d’être aussi évidents...».

En France, Le Monde relève le mot du chanteur sénégalais Youssou N’Dour qui a parlé de « forfaiture » au sujet du projet de réforme constitutionnelle finalement retiré ce jeudi par le président Wade. Un président « entré dans l’histoire du Sénégal comme l’artisan de l’alternance pacifique de 2000 qui l’avait porté au pouvoir dans l’enthousiasme. Il lui reste à organiser une sortie aussi mémorable », conseille Le Monde. Quand au quotidien communiste L’Humanité, il consacre une page à la situation au Sénégal, un pays « excédé par la dérive autoritaire et mégalomaniaque de son président ».
Enfin, ceux de nos auditeurs qui disposent d’un débit suffisant sur leur connexion internet, peuvent toujours aller naviguer sur le site français rue89.com qui offre une large couverture en images et sons des « émeutes de Dakar contre la tentation monarchique de Wade ». Des photos mais aussi des images tremblotantes de scènes d’émeutes et notamment celles du pillage de l’hôtel des députés.
Rwanda : procès fleuve
Procès qui se déroule à Arusha, en Tanzanie, et qui restera comme le plus long procès de l’histoire de la justice internationale, avec notamment l’ex-ministre de la Famille, poursuivie pour génocide devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda. Libération y consacre un reportage, deux pages d’effroi relatant le calvaire de Rose Burizihiza, 40 ans, mère de trois enfants, séquestrée pendant trois mois, durant le génocide rwandais, par des hommes qui n’ont cessé d’abuser d’elle, après que son mari ait été lapidé, sa fille de 2 ans trainée par une corde au cou « jusqu’à ce qu’elle succombe », et ses deux enfants en bas âge « jetés aux chiens », sauvés par leur mère qui a réussi à les soustraire du martyr à l’insu de ses bourreaux.
Rose, qui est aujourd’hui présidente d’une association de femmes violées durant le génocide, attend le verdict du procès de Butaré avec une « certaine appréhension », rapporte Libération. Il faut dire que les débats s’éternisent depuis dix ans dans ce procès collectif. Rose « a perdu toute confiance en la justice internationale », et plus précisément envers cette institution qui apparait comme « lointaine » aux yeux de nombreux rescapés du génocide de 94, constate Libé.
RDC : procès rivière
8 policiers comparaissaient pour le meurtre du militant des droits de l'Homme et de son chauffeur en juin 2010. La cour militaire de Kinshasa a rendu sa sentence : quatre peines de mort, une peine de perpétuité et trois acquittements. Pas encore de commentaires ce matin dans les versions en ligne des journaux congolais. L’information est toutefois sobrement reprise par Kongo Times!, qui se borne à relever que si la peine de mort peut être prononcée par les tribunaux en RDC, « il n'y a plus eu d'exécutions depuis l'arrivée au pouvoir du président Joseph Kabila en 2001 ».
Maroc : des témoins étayent les dires de Luc Ferry
On se souvient de cet ancien ministre de l’Education qui avait affirmé, sans citer de nom, qu’un ancien membre d’un gouvernement français avait été arrêté au cours d’une partouze pédophile à Marrakech et que l’affaire avait été étouffée par l’Elysée. Et bien ce vendredi matin,pour la suite:

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