lundi 9 janvier 2012

Eurotunnel soutient le projet de reprise de SeaFrance

Le jour d'une audience cruciale en justice, la société Eurotunnel a annoncé lundi vouloir soutenir le projet de reprise de la compagnie maritime transmanche SeaFrance par ses salariés en prenant des parts majoritaires dans une société qui rachèterait ses navires.
Alors que le chômage explose, le dossier anime le débat politique à moins de quatre mois de la présidentielle, l'Elysée assurant vouloir sauver la société tandis que la gauche parle de manoeuvre sans chance réelle de succès.
Jacques Gounon, le P-DG, annonce son initiative dans un entretien à Libération publiée le lendemain d'une réunion interministérielle à l'Elysée sur le sujet présidée par Nicolas Sarkozy et le jour d'une audience au tribunal de commerce de Paris.
Ce dernier doit se prononcer sur une éventuelle reprise de cette filiale de la SNCF en quasi-faillite par une Société coopérative et de participation (Scop), regroupant des salariés.
Jacques Gounon dit vouloir aider cette Scop. "Eurotunnel est candidat pour être majoritaire, quelque part entre 51% et 100%, dans une structure de portage qui reprendrait les navires de SeaFrance, pour ensuite les mettre à disposition de la Scop, qui serait l'opérateur de la compagnie", dit-il.
"Mon principal souci, c'est de faire en sorte qu'il n'y ait pas de drame social à Calais", ajoute-t-il. Eurotunnel est un concurrent de SeaFrance, filiale de la SNCF dont l'exploitation est déficitaire, et qui emploie plus de 800 personnes.
Le tribunal de commerce de Paris doit réexaminer le dossier, avec trois options: une liquidation totale, une solution de reprise par les salariés avec une Société coopérative et de participation (Scop) ou l'arrivée d'éventuels investisseurs privés, mais cette dernière option a déjà été rejetée. Les juges peuvent aussi ordonner un nouveau renvoi.
Le ministre des Transports Thierry Mariani a accueilli favorablement l'idée lundi sur France info.
"Toute marque d'intérêt d'une entreprise pour ce dossier est une bonne nouvelle. Ca prouve que finalement la ligne a un avenir entre Calais et Douvres", a-t-il dit.
CHÉRÈQUE ATTAQUE LA CFDT LOCALE
Le projet de Scop, soutenu par la CFDT de l'entreprise, reste cependant très aléatoire. L'idée d'une reprise des bateaux par la SNCF avec remise à disposition ensuite était déjà sur la table et suscite des interrogations.
Les analystes mettent en doute la viabilité de la proposition de dernière minute du chef de l'Etat. Au prix d'un revirement, il a avancé la semaine dernière l'idée que le salariés placent dans la Scop, après une liquidation, des indemnités de licenciement supplémentaires que leur verserait la SNCF afin de relancer l'activité.
La CFDT de la société préférerait une aide directe avec un prêt. Le gouvernement maintient toutefois son idée avec la proposition de 60.000 euros d'indemnités par salarié et une assurance que les créneaux d'accostage en Angleterre seront préservés.
Des problèmes juridiques et économiques, comme l'absence d'accès véritable au crédit d'une Scop pour une société ayant besoin de liquidités, ainsi que des pratiques frauduleuses imputées dans le(...)Lire la suite.

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