Le bilan toujours provisoire des attentats commis vendredi soir à Kano, dans le nord du Nigeria, a été porté dimanche à 178 morts, selon un médecin travaillant dans l'un des principaux hôpitaux de la ville.
Une dizaine de commissariats de police de cette vaste ville de dix millions d'habitants ont été attaqués de manière coordonnée. Il s'agit des attaques les plus meurtrières jamais revendiquées par la secte islamiste Boko Haram, dont les actions en pleine expansion menacent l'équilibre religieux entre musulmans du Nord et chrétiens du Sud.
"Nous avons 178 personnes tuées dans les deux principaux hôpitaux. Il pourrait y en avoir plus parce que certains corps n'ont pas encore été apportés et que d'autres ont été vite récupérés", a déclaré le Dr Murtala Mohammed.
Les rues habituellement animées de Kano, saturées par les motos et où les petits commerçants vendent des brochettes, sont restées calmes dimanche. Les églises, habituellement pleines de fidèles le dimanche, étaient également vides.
Créée en 2003, Boko Haram, dont le nom signifie "L'éducation à l'occidentale est un péché" en haoussa, a longtemps prôné un islam radical et rigoriste et réclamé l'instauration de la "charia" (loi coranique) dans tous les Etats du Nigeria.
Dans ses messages les plus récents, elle dit vouloir attaquer quiconque s'oppose à elle - gouvernement, police et groupes chrétiens.
Des centaines de décès lui ont été imputés au cours d'attaques ou d'attentats à la bombe de plus en plus sanglants et sophistiqués.
Hormis quelques actes isolés à Abuja, la capitale, la secte concentre l'essentiel de ses actions dans le Nord à majorité musulmane, où deux églises chrétiennes ont encore été la cible d'explosions dimanche. L'un des édifices, tous deux situés dans la ville de Bauchi, a été complètement détruit, selon un habitant joint au téléphone.
PLUS D'ATTAQUES DIMANCHE
Dix autres personnes ont été tuées dimanche dans l'état de Bauchi, voisin de Kano, quand la police a empêché des hommes armés de dévaliser une banque, a déclaré la police. L'an dernier, Boko Haram avait attaqué plusieurs banques pour financer son organisation.
"Des hommes armés ont abattu dix personnes à l'aube au niveau d'un poste de contrôle militaire et d'un hôtel à proximité situé dans la zone de Tafawa Balewa où se trouve le siège du gouvernement local", a déclaré à Reuters le commissaire de police Ikechukwu Aduba. "Un officier de police, un caporal de l'armée et huit civils (ont été tués)", a t-il ajouté.
Le président Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud crédité d'avoir conclu un accord qui a mis fin à l'insurrection armée dans le delta du Niger, principale source des richesses pétrolières du pays, est critiqué face à cette nouvelle crise. On lui reproche de ne pas en avoir mesuré la gravité et de la traiter comme un simple phénomène qui finira par se dissiper.
L'aggravation de la sécurité a fait brandir par certains le risque d'une guerre civile, quarante ans après le conflit sécessionniste du Biafra, mais cette hypothèse est écartée par la plupart des observateurs.
Boko Haram, même s'il s'inspire vaguement des taliban afghans, canalise aussi une partie de la frustration d'un Nord qui se sent marginalisé par le Sud, où se concentrent les richesses pétrolières, notent toutefois des analystes.
Au fil de ces derniers mois, les actions du groupe sont devenues de plus en plus meurtrières. En novembre, 65 personnes ont péri dans une série d'attentats à Damaturu, dans l'Etat septentrional de Yobe, voisin de son fief de l'Etat de Borno.
Le jour de Noël, 37 personnes ont péri dans un attentat commis devant l'église catholique de Sainte-Thérèse à Abuja.
Interrogé par Reuters en décembre dernier, le conseiller à la sécurité nationale, le général Owoye Andrew Azazi, avait dit envisager de prendre contact avec les éléments les plus modérés de la secte via des "canaux détournés", mais la perspective de discussions formelles est pour l'heure officiellement écartée.
Une dizaine de commissariats de police de cette vaste ville de dix millions d'habitants ont été attaqués de manière coordonnée. Il s'agit des attaques les plus meurtrières jamais revendiquées par la secte islamiste Boko Haram, dont les actions en pleine expansion menacent l'équilibre religieux entre musulmans du Nord et chrétiens du Sud.
"Nous avons 178 personnes tuées dans les deux principaux hôpitaux. Il pourrait y en avoir plus parce que certains corps n'ont pas encore été apportés et que d'autres ont été vite récupérés", a déclaré le Dr Murtala Mohammed.
Les rues habituellement animées de Kano, saturées par les motos et où les petits commerçants vendent des brochettes, sont restées calmes dimanche. Les églises, habituellement pleines de fidèles le dimanche, étaient également vides.
Créée en 2003, Boko Haram, dont le nom signifie "L'éducation à l'occidentale est un péché" en haoussa, a longtemps prôné un islam radical et rigoriste et réclamé l'instauration de la "charia" (loi coranique) dans tous les Etats du Nigeria.
Dans ses messages les plus récents, elle dit vouloir attaquer quiconque s'oppose à elle - gouvernement, police et groupes chrétiens.
Des centaines de décès lui ont été imputés au cours d'attaques ou d'attentats à la bombe de plus en plus sanglants et sophistiqués.
Hormis quelques actes isolés à Abuja, la capitale, la secte concentre l'essentiel de ses actions dans le Nord à majorité musulmane, où deux églises chrétiennes ont encore été la cible d'explosions dimanche. L'un des édifices, tous deux situés dans la ville de Bauchi, a été complètement détruit, selon un habitant joint au téléphone.
PLUS D'ATTAQUES DIMANCHE
Dix autres personnes ont été tuées dimanche dans l'état de Bauchi, voisin de Kano, quand la police a empêché des hommes armés de dévaliser une banque, a déclaré la police. L'an dernier, Boko Haram avait attaqué plusieurs banques pour financer son organisation.
"Des hommes armés ont abattu dix personnes à l'aube au niveau d'un poste de contrôle militaire et d'un hôtel à proximité situé dans la zone de Tafawa Balewa où se trouve le siège du gouvernement local", a déclaré à Reuters le commissaire de police Ikechukwu Aduba. "Un officier de police, un caporal de l'armée et huit civils (ont été tués)", a t-il ajouté.
Le président Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud crédité d'avoir conclu un accord qui a mis fin à l'insurrection armée dans le delta du Niger, principale source des richesses pétrolières du pays, est critiqué face à cette nouvelle crise. On lui reproche de ne pas en avoir mesuré la gravité et de la traiter comme un simple phénomène qui finira par se dissiper.
L'aggravation de la sécurité a fait brandir par certains le risque d'une guerre civile, quarante ans après le conflit sécessionniste du Biafra, mais cette hypothèse est écartée par la plupart des observateurs.
Boko Haram, même s'il s'inspire vaguement des taliban afghans, canalise aussi une partie de la frustration d'un Nord qui se sent marginalisé par le Sud, où se concentrent les richesses pétrolières, notent toutefois des analystes.
Au fil de ces derniers mois, les actions du groupe sont devenues de plus en plus meurtrières. En novembre, 65 personnes ont péri dans une série d'attentats à Damaturu, dans l'Etat septentrional de Yobe, voisin de son fief de l'Etat de Borno.
Le jour de Noël, 37 personnes ont péri dans un attentat commis devant l'église catholique de Sainte-Thérèse à Abuja.
Interrogé par Reuters en décembre dernier, le conseiller à la sécurité nationale, le général Owoye Andrew Azazi, avait dit envisager de prendre contact avec les éléments les plus modérés de la secte via des "canaux détournés", mais la perspective de discussions formelles est pour l'heure officiellement écartée.
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