De ce qui fut une source de connaissance sur la sphère arabe, il ne reste que des clichés. L'historien Jean-Pierre Filiu nous appelle à "désoccidentaliser" notre regard.
Selon vous, les révolutions arabes signent la fin de l'orientalisme, création de l'Occident. Pourquoi?L'orientalisme puise sa source dans l'expédition menée par Bonaparte en Egypte, une aventure scientifique et culturelle hors du commun qui a fourni un bagage historique inestimable. Mais, au xxe siècle, ce travail de recherche exceptionnel a été dénaturé par des idéologues qui l'ont réduit à une série de clichés, tel que "Les Arabes ne comprennent que la force".
Le 11 septembre 2001 a-t-il accentué ces idées fausses? Parce que après la chute des Twin Towers, des universitaires américains renommés, Bernard Lewis et Fouad Ajami en tête, ont avalisé cet orientalisme de stéréotypes, et fourni ainsi une caution intellectuelle au discours ambiant, néoconservateur et belliciste, affirmant que la démocratie était étrangère aux Arabes, qu'il fallait la leur imposer par la contrainte.
Un discours qui préparait, au passage, l'invasion de l'Irak... Exactement. D'autant plus que cette période correspond à celle où les Etats-Unis érigent l'ignorance en arme stratégique; la guerre froide a été remportée en refusant les concessions suggérées par les spécialistes de la Russie et du monde slave. Il faut donc étudier les musulmans, mais ne pas trop les fréquenter. A l'inverse d'un Bonaparte arrivant avec des experts de tous horizons, les responsables américains envoient sciemment en Irak des gens qui n'y connaissent rien. Une approche néocoloniale et paternaliste qui va aboutir à un désastre.
Selon vous, les révolutions arabes signent la fin de l'orientalisme, création de l'Occident. Pourquoi?L'orientalisme puise sa source dans l'expédition menée par Bonaparte en Egypte, une aventure scientifique et culturelle hors du commun qui a fourni un bagage historique inestimable. Mais, au xxe siècle, ce travail de recherche exceptionnel a été dénaturé par des idéologues qui l'ont réduit à une série de clichés, tel que "Les Arabes ne comprennent que la force".
Le 11 septembre 2001 a-t-il accentué ces idées fausses? Parce que après la chute des Twin Towers, des universitaires américains renommés, Bernard Lewis et Fouad Ajami en tête, ont avalisé cet orientalisme de stéréotypes, et fourni ainsi une caution intellectuelle au discours ambiant, néoconservateur et belliciste, affirmant que la démocratie était étrangère aux Arabes, qu'il fallait la leur imposer par la contrainte.
Un discours qui préparait, au passage, l'invasion de l'Irak... Exactement. D'autant plus que cette période correspond à celle où les Etats-Unis érigent l'ignorance en arme stratégique; la guerre froide a été remportée en refusant les concessions suggérées par les spécialistes de la Russie et du monde slave. Il faut donc étudier les musulmans, mais ne pas trop les fréquenter. A l'inverse d'un Bonaparte arrivant avec des experts de tous horizons, les responsables américains envoient sciemment en Irak des gens qui n'y connaissent rien. Une approche néocoloniale et paternaliste qui va aboutir à un désastre.
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