lundi 31 octobre 2011

La mission de l'Otan en Libye s'achève après sept mois

L'Otan mettra officiellement un terme à son opération militaire en Libye à minuit (heure locale) ce lundi, sept mois après le début d'une campagne aérienne et maritime qui a largement contribué au renversement et à la mort de Mouammar Kadhafi.
En annonçant la fin de cette mission la semaine dernière, le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a estimé qu'il s'agissait de "l'une des plus réussies" depuis la création de l'Alliance atlantique en 1949.
Mais l'intervention de l'Otan a suscité de vifs désaccords au sein de l'Alliance et duré bien plus longtemps que ne l'attendaient, ou ne le voulaient, les puissances occidentales.
Rasmussen devait rencontrer lundi en Libye des représentants du Conseil national de transition (CNT) et de la société civile.
Le CNT souhaitait que l'Otan prolonge son opération mais cette dernière a maintenu sa décision et dit ne pas s'attendre à jouer un rôle important dans l'après-guerre, même si elle pourrait contribuer à la formation des forces de sécurité.
Les membres de l'Otan souhaitaient une fin rapide à cet effort de guerre coûteux, imposé en pleine crise budgétaire.
L'opération a coûté à la France environ 300 millions d'euros, selon le ministre de la Défense Gérard Longuet. Les neuf derniers avions de combats français basés en Sicile et en Crète seront de retour à la fin de la semaine.
Les avions français ont été les premiers à entrer en action le 19 mars alors que les troupes de Mouammar Kadhafi s'apprêtaient à mener une contre-offensive à Benghazi, fief des rebelles.
26.000 SORTIES
Ce n'est que le 31 mars que l'Otan a pris le contrôle de la mission, sur la base des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'Onu.
Le but de l'opération "Protecteur unifié" était d'imposer un embargo sur les armes, une zone d'exclusion aérienne et d'empêcher par "tous les moyens possibles" les attaques ou les menaces contre les civils.
L'opération de l'Otan en Libye est la première dans laquelle les Etats-Unis ont cherché à laisser les premiers rôles à d'autres pays. Washington n'a pas ménagé ses critiques contre les capacités de ses alliés, incapables d'obtenir les résultats rapides qu'ils espéraient.
L'ambassadeur américain à l'Otan, Ivo Daalder, et le chef des opérations de l'Alliance, l'amiral américain James Stavridis, ont écrit dans le New York Times que les alliés devaient pallier les faiblesses révélées durant cette mission.
Tout en saluant un "réel effort d'alliance", dans lequel les Etats-Unis n'ont mené qu'un quart des missions aériennes, ils ont souligné que l'armée américaine avait joué les premiers rôles dans la destruction des défenses antiaériennes et dans l'apport de ressources essentielles dans le renseignement, la surveillance, la reconnaissance et le ravitaillement en vol.
La France et la Grande-Bretagne ont participé ensemble à un tiers des missions, essentiellement des frappes aériennes, et les autres à 40% des sorties, selon Daalder et Stavridis.
Quatorze membres de l'Otan et quatre autres Etats ont apporté un soutien matériel à l'opération mais seulement huit pays de l'organisation ont participé aux missions de combat. Plusieurs grands pays de l'Alliance atlantique, dont l'Allemagne, étaient opposés à l'intervention.
Au total, 26.000 sorties aériennes ont été effectuées, dont 9.600 missions d'attaque ayant détruit 5.900 cibles militaires.
L'aviation de l'Otan a notamment frappé le 20 octobre 11 véhicules du convoi dans lequel Mouammar Kadhafi tentait de quitter sa ville de Syrte. L'Alliance atlantique a dit ignorer que l'ancien "guide" se trouvait dans ce grand convoi.
Kadhafi a été tué le même jour et le CNT a proclamé la libération de la Libye le dimanche 23 octobre.

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