Le projet de budget pour 2012, le dernier du quinquennat de Nicolas Sarkozy, prévoit de ramener le déficit public à 4,5% du PIB fin 2012 avant d'atteindre 3% en 2013, année lors de laquelle le ratio de dette publique commencerait à baisser.
Mais la dégradation de la conjoncture économique et l'issue de l'élection présidentielle d'avril-mai, pour laquelle l'opposition socialiste est donnée favorite, pourraient rapidement compliquer l'exercice ou en bouleverser les paramètres.
"Ce gouvernement aura mis fin à l'augmentation continue des dépenses de l'Etat depuis 1945, c'est un changement historique", s'est félicitée la ministre du Budget, Valérie Pécresse, en présentant le texte mercredi à des journalistes.
"Pour la première fois depuis 1945, les dépenses de l'Etat vont diminuer d'un milliard d'euros en valeur absolue, hors charges de la dette et pensions de retraite", a-t-elle ajouté.
Le déficit budgétaire devrait être réduit l'an prochain à 80,8 milliards d'euros si le Parlement suit la demande gouvernementale de trouver un milliard d'euros supplémentaire lors des débats budgétaires. Ce déficit est estimé pour 2011 à 95,5 milliards d'euros.
Le déficit public global, qui inclut les comptes sociaux et ceux des collectivités locales, sera de 5,7% fin 2011. Et, une fois retrouvée la limite européenne de 3% en 2013, il serait réduit à 2,0% en 2014 et 1,0% en 2015, une trajectoire qui vise à conforter la note "triple A" donnée à la dette française par les principales agences de notation internationales, une priorité affichée de l'Elysée.
La dette publique atteindrait 87,4% du PIB fin 2012, 87,3% en 2013, 86,2% en 2014 et 84,1% en 2015, après 85,5% attendu fin 2011.
INCERTITUDES
Le texte confirme les prévisions gouvernementales de croissance économique à 1,75% en 2011 et 2012 - qui sont supérieures à celles de nombreux économistes - puis à 2,0% en 2013, 2014 et 2015.
La chute des marchés financiers et la dégradation de la conjoncture économique internationale ont en effet encore assombri les perspectives de croissance, comme l'a encore illustré ce mercredi la confirmation d'une croissance nulle de la France au deuxième trimestre.
Ces pressions sur la croissance ne discréditent pas pour autant le budget 2012, estimait lundi Michel Didier, président de l'institut d'études économiques Coe-Rexecode, qui table sur une croissance à 1,2% l'an prochain.
"Entre 1,2% et 1,7%, ce n'est pas de nature à bouleverser les finances publiques", estime-t-il. "L'essentiel, c'est de rester sur une trajectoire où l'on gagne un point de déficit par an."
Aux incertitudes économiques s'ajoute l'impact de la prochaine élection présidentielle. Jamais, depuis que la France enchaîne chaque année les déficits, soit le milieu des années 1970, le déficit public n'a en effet baissé lors d'une année d'élection présidentielle.
"Le président de la République a rappelé que notre objectif de réduction des déficits était intangible et qu'il serait tenu à l'euro prêt", a dit Valérie Pécresse lors du compte rendu du conseil des ministres.
150.000 POSTES SUPPRIMÉS DEPUIS 2007
Pour la deuxième année consécutive, les dépenses de l'Etat seront gelées en valeur, hors dette et pensions.
Le non-remplacement d'un fonctionnaire d'Etat partant à la retraite sur deux se poursuivra en 2012, avec 30.401 postes supprimés, ce qui portera le nombre de suppressions à 150.000 postes équivalent temps plein sur la durée du quinquennat.Lire la suite...
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