lundi 5 septembre 2011

La classe politique compréhensive à l'égard de Jacques Chirac

La classe politique française s'est déclarée compréhensive lundi à l'égard de Jacques Chirac, dont l'état de santé ne lui permettra peut-être pas d'assister à son procès dans l'affaire des emplois présumés fictifs de la ville de Paris.
Si tous souhaitent que le procès de l'ancien président aille à son terme, certains, comme l'écologiste Eva Joly, ont soulevé la question du statut juridique du chef de l'Etat en France.
"Il faut que le procès ait lieu mais sa présence n'est pas indispensable", a estimé l'UMP Patrick Devedjian, qui a été l'avocat de Jacques Chirac pendant une vingtaine d'années.
"Ça ne donnerait pas une bonne image de la France et ça n'apporterait rien du tout", a-t-il estimé sur Europe 1.
Pour le président du groupe UMP au Sénat, Christian Jacob, le choix de demander à ne pas assister à son procès, qui commence ce lundi, "est une décision lourde qui n'a pas été facile à prendre pour Jacques Chirac".
"Lui, sa famille et nous tous aurions préféré que ça se passe autrement", a-t-il déclaré sur RTL.
"Il faut que ce procès aille à son terme, c'est sa volonté", a-t-il souligné.
Un avis partagé par Eva Joly, candidate Europe Ecologie Les Verts à l'élection présidentielle.
"C'est très important que le procès ait lieu. Les Français ont le droit de savoir ce qui s'est passé et à quoi ont été employés les fonds des Parisiens", a-t-elle déclaré sur France Info.
L'IMMUNITÉ PRÉSIDENTIELLE EN QUESTION
Pour l'ancienne magistrate, cette affaire relance le débat sur le statut juridique du chef de l'Etat.
"Nous devons peut-être nous interroger pour savoir pourquoi Jacques Chirac n'a pas été jugé plus tôt. C'est toute la question de l'immunité présidentielle qui est en question", a-t-elle souligné.
"La justice est indubitablement à deux vitesses quand on voit l'affaire (Liliane) Bettencourt par exemple ou l'affaire de l'ancien président de la République", a-t-elle ajouté. "On voit bien que le fait s'attendre un jugement pendant une décennie n'est pas normal".
L'ancien ministre socialiste Laurent Fabius s'est dit d'accord avec l'idée d'une non comparution de Jacques Chirac si son état de santé ne le lui permet pas.
"Est-ce qu'il peut comparaître ou non ? S'il est malade, non", a-t-il dit sur Canal +. "C'est un homme qui a vieilli et qui visiblement n'est pas en forme, c'est le moins que l'on puisse dire".
L'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement a raconté sur LCI avoir rencontré l'ancien président de la République "il y a quelques semaines".
"Je l'ai trouvé peut-être un petit peu fatigué et je pense qu'il y a de bonnes raisons de lui éviter cette comparution", a-t-il déclaré. "Je ne suis pas médecin, mais l'avis des médecins doit compter".
L'ancienne secrétaire d'Etat Rama Yade s'est dite attristée par la situation.
"Ce que je sais en tant que simple citoyen c'est qu'il a rendu de grands services à la France", a-t-elle dit sur i>Télé.
"Je suis très triste d'assister à tout ceci", a-t-elle ajouté. "Je serais plutôt d'avis qu'on le laisse tranquille mais c'est avis personnel".

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