L'annonce du retrait dans un rapport officiel sur l'accident du vol Rio-Paris d'une recommandation sur l'alarme de décrochage a relancé la guerre entre les acteurs du dossier, lourd d'enjeux pour l'aéronautique.
Face aux critiques visant le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), soupçonné de vouloir préserver le constructeur Airbus, le ministre des Transports, Thierry Mariani, a défendu mercredi une "enquête exemplaire".
Dans un rapport d'étape, l'organisme chargé des enquêtes techniques a mis en cause la formation et les réactions de l'équipage après le décrochage de l'Airbus A330 qui s'est abîmé dans l'Atlantique le 1er juin 2009, faisant 228 morts.
Il s'est étonné mercredi que son intégrité soit "remise en cause" pour avoir retiré de son rapport un projet de recommandation qui lui semblait "prématuré".
Mais sur le fond, le BEA a maintenu mercredi sa charge contre l'équipage: "L'alarme a retenti pendant 54 secondes sans interruption après le début du décrochage sans provoquer de réaction appropriée de l'équipage".
ENQUÊTE À CHARGE ?
Les critiques contre l'organisme d'enquête ont redoublé quand les journaux La Tribune et Les Echos ont révélé mardi soir que la recommandation sur l'alarme de décrochage ne figurait pas dans le document final alors qu'elle avait été intégrée dans une première version.
Dénonçant une "enquête à charge contre les pilotes", le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL, majoritaire) a aussitôt annoncé la suspension de sa participation à l'enquête sur l'accident de l'appareil d'Air France.
L'association de victimes françaises Entraide et solidarité AF447 a également jugé dans un communiqué l'enquête "définitivement discréditée" et dénoncé des "affirmations partiales et très orientée vers la défense d'Airbus."
Elle a en outre demandé à la justice d'avoir accès à l'ensemble des données des enregistreurs de vol, ce qui lui a été refusé jusqu'à présent.
Selon une source dans les milieux de l'aéronautique, le report de l'adoption d'une recommandation n'a rien d'exceptionnel et l'émoi qu'il suscite ressemble à une tentative un peu désespérée de la compagnie et des pilotes mis en cause par l'enquête.
"C'est l'unique solution qu'il leur reste pour contrer l'enquête. Ils sont dans le déni total", dit cette source.
Le BEA a reconnu dès mardi soir avoir effectivement ôté le projet de recommandation sur l'alarme de décrochage du texte final car les expertises réalisées sur ce sujet ne semblaient pas complètes aux enquêteurs.
Il a précisé mercredi que ce sujet serait approfondi par un groupe de travail "Systèmes avion" et complété par les travaux d'une équipe "facteurs humains" avant que la décision soit prise d'émettre une recommandation.
La non-réaction des pilotes au déclenchement de l'alarme "sera étudiée en priorité", dit le communiqué.
Le rapport de vendredi dernier confirme que la séquence fatale a bien été déclenchée par le givrage des sondes mesurant la vitesse, ce qui a entraîné la perte du pilote automatique et celle des protections contre le décrochage.
SITUATION RATTRAPABLE ?
Les responsables de l'enquête technique ont cependant estimé que la situation était "rattrapable" et que c'est l'action de l'équipage qui a fait tomber l'avion dans l'Atlantique.
Le rapport du BEA a été jugé "partial" et "très orienté vers la défense d'Airbus" par plusieurs acteurs du dossier, d'Air France aux familles des victimes.la suite...
Face aux critiques visant le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), soupçonné de vouloir préserver le constructeur Airbus, le ministre des Transports, Thierry Mariani, a défendu mercredi une "enquête exemplaire".
Dans un rapport d'étape, l'organisme chargé des enquêtes techniques a mis en cause la formation et les réactions de l'équipage après le décrochage de l'Airbus A330 qui s'est abîmé dans l'Atlantique le 1er juin 2009, faisant 228 morts.
Il s'est étonné mercredi que son intégrité soit "remise en cause" pour avoir retiré de son rapport un projet de recommandation qui lui semblait "prématuré".
Mais sur le fond, le BEA a maintenu mercredi sa charge contre l'équipage: "L'alarme a retenti pendant 54 secondes sans interruption après le début du décrochage sans provoquer de réaction appropriée de l'équipage".
ENQUÊTE À CHARGE ?
Les critiques contre l'organisme d'enquête ont redoublé quand les journaux La Tribune et Les Echos ont révélé mardi soir que la recommandation sur l'alarme de décrochage ne figurait pas dans le document final alors qu'elle avait été intégrée dans une première version.
Dénonçant une "enquête à charge contre les pilotes", le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL, majoritaire) a aussitôt annoncé la suspension de sa participation à l'enquête sur l'accident de l'appareil d'Air France.
L'association de victimes françaises Entraide et solidarité AF447 a également jugé dans un communiqué l'enquête "définitivement discréditée" et dénoncé des "affirmations partiales et très orientée vers la défense d'Airbus."
Elle a en outre demandé à la justice d'avoir accès à l'ensemble des données des enregistreurs de vol, ce qui lui a été refusé jusqu'à présent.
Selon une source dans les milieux de l'aéronautique, le report de l'adoption d'une recommandation n'a rien d'exceptionnel et l'émoi qu'il suscite ressemble à une tentative un peu désespérée de la compagnie et des pilotes mis en cause par l'enquête.
"C'est l'unique solution qu'il leur reste pour contrer l'enquête. Ils sont dans le déni total", dit cette source.
Le BEA a reconnu dès mardi soir avoir effectivement ôté le projet de recommandation sur l'alarme de décrochage du texte final car les expertises réalisées sur ce sujet ne semblaient pas complètes aux enquêteurs.
Il a précisé mercredi que ce sujet serait approfondi par un groupe de travail "Systèmes avion" et complété par les travaux d'une équipe "facteurs humains" avant que la décision soit prise d'émettre une recommandation.
La non-réaction des pilotes au déclenchement de l'alarme "sera étudiée en priorité", dit le communiqué.
Le rapport de vendredi dernier confirme que la séquence fatale a bien été déclenchée par le givrage des sondes mesurant la vitesse, ce qui a entraîné la perte du pilote automatique et celle des protections contre le décrochage.
SITUATION RATTRAPABLE ?
Les responsables de l'enquête technique ont cependant estimé que la situation était "rattrapable" et que c'est l'action de l'équipage qui a fait tomber l'avion dans l'Atlantique.
Le rapport du BEA a été jugé "partial" et "très orienté vers la défense d'Airbus" par plusieurs acteurs du dossier, d'Air France aux familles des victimes.la suite...
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