dimanche 21 août 2011

Les rebelles dans Tripoli, scènes de liesse dans les rues

Les combattants rebelles ont déferlé dans la nuit de dimanche à lundi sur Tripoli, la capitale libyenne, où des milliers d'habitants sont descendus dans les rues désertées par les forces de Mouammar Kadhafi qui n'ont semblé opposer que peu de résistance aux insurgés.
Agitant des drapeaux rouge, noir et vert aux couleurs de l'opposition en signe de victoire, les insurgés ont atteint la place Verte située dans le centre de Tripoli. La place, jusqu'alors lieu de rassemblement des partisans du colonel libyen, a été rebaptisée par les rebelles place des Martyrs.
Six mois après le début des affrontements avec l'armée, la rébellion contrôle désormais tous les quartiers de la capitale à l'exception du complexe de Bab al Aziziah où se trouve la résidence de Mouammar Kadhafi, selon la chaîne de télévision Al Djazira.
""Nous sommes sur le point d'être délivrés du pouvoir du tyran. C'est tout nouveau pour moi. Je suis très optimiste", confie Laila Jawad, âgée de 36 ans.
De nombreux habitants de la capitale ont reçu un texto du Conseil national de transition (CNT, organe politique des rebelles) disant : "Dieu est grand. Nous félicitons le peuple libyen pour la chute de Mouammar Kadhafi."
Le fils aîné du "guide", Mohammed Kadhafi, a confirmé dans une interview à Al Djazira son arrestation et son placement en résidence surveillée à Tripoli.
Annoncée par le CNT, la capture de Saïf al Islam, le plus jeune fils du colonel libyen, a été confirmée par le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo.
La CPI a émis en juin des mandats d'arrêt à l'encontre de Mouammar Kadhafi, de Saïf al Islam et du chef des services de renseignement Abdallah al Senoussi, inculpés pour crimes contre l'humanité.
DEUX MESSAGES SONORES DE KADHAFI
Alors que les forces rebelles progressaient vers le centre de la capitale, Mouammar Kadhafi a une nouvelle fois invité les Libyens à "sauver Tripoli" dans le deuxième message sonore diffusé dimanche par la télévision publique.
"Il s'agit d'une obligation pour tous les Libyens. C'est une question de vie ou de mort", a dit Kadhafi dont la garde rapprochée s'est rendue en début de soirée dimanche aux rebelles.
"Je crains que si nous n'agissons pas, ils brûlent Tripoli", a indiqué le colonel libyen qui règne sans partage depuis 42 ans dans le pays. "Il n'y aura plus d'eau, de nourriture, d'électricité et de liberté."
Son porte-parole, Moussa Ibrahim, a pour sa part mis en garde contre un règlement de comptes des rebelles.
"Un massacre va être commis à Tripoli si l'un des deux camps l'emporte parce que les rebelles viennent emplis de haine. Que notre dirigeant parte ou démissionne, il y aura dans tous les cas un massacre."
Le "guide" libyen est prêt à négocier en personne avec le chef de file des rebelles, a précisé Moussa Ibrahim, faisant état de 1.300 morts dans la capitale dimanche.
A Benghazi, fief de l'insurrection dans l'Est, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre ville et ont piétiné des portraits de Kadhafi.
"C'est fini!", a crié un homme, sortant en trombe d'un immeuble, un téléphone portable vissé à l'oreille.
Préparé depuis des mois, le soulèvement de la capitale a été coordonné par des cellules de l'opposition sur place. Selon une source diplomatique à Paris, les cellules rebelles de Tripoli n'ont fait que suivre les plans établis il y a des mois et répondu au signal.
TRANSITION PACIFIQUE ET IMMÉDIATE
Le président américain Barack Obama a estimé dimanche que le régime libyen montrait des signes d'effondrement et a appelé de nouveau Mouammar Kadhafi à quitter le pouvoir afin de mettre un terme au bain de sang.
"La façon la plus sûre de mettre un terme au bain de sang est simple : Mouammar Kadhafi et son régime doivent reconnaître que leur règne est terminé. Kadhafi doit regarder la réalité en face, il ne contrôle plus la Libye. Il doit abandonner le pouvoir une fois pour toutes", a indiqué le chef de la Maison blanche dans un communiqué.
"En ce moment historique et décisif, le CNT doit continuer à faire preuve de l'autorité nécessaire pour conduire le pays vers une transition qui respecte les droits du peuple de Libye", a estimé Obama, actuellement en vacances sur l'île de Martha's Vineyard (Massachusetts).plus d'infos...

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