Les autorités ont mis en place un vaste dispositif policier vendredi en Grande-Bretagne afin de prévenir une reprise des émeutes qui ont touché plusieurs villes, à l'aube du week-end traditionnellement marqué par des sorties arrosées dans les pubs.
Quelque 16.000 policiers restent mobilisés à Londres, contre 2.500 en temps ordinaire. Il s'agit du plus important déploiement de forces de l'ordre dans la capitale britannique en temps de paix.
Steve Kavanagh, commissaire adjoint de la police londonienne, a précisé que la mesure visait à répondre au défi posé à l'ordre public après quatre nuits de violence qui ont fait cinq morts.
Plus de 1.200 personnes ont été interpellées, dont 770 à Londres, au cours de ces violences qui ont fait 111 blessés dans les rangs de la police.
Même en temps normal, les soirées du vendredi et du samedi sont généralement l'occasion d'une forte consommation d'alcool dans les bars et de certains débordements.
La police britannique a essuyé des critiques pour ne pas avoir pris la mesure des événements qui se déroulaient à Londres où seulement 6.000 policiers avaient été mobilisés face aux émeutiers et aux pillards.
Devant le Parlement réuni en séance extraordinaire, jeudi, le Premier ministre, David Cameron, a critiqué la réponse initiale des forces de l'ordre et s'est montré ferme en promettant de traquer et punir une "minorité sans foi ni loi".
SANS PRÉCÉDENT
Les commandants de la police ont rejeté les critiques du chef du gouvernement, estimant avoir dû faire face à une situation sans précédent, selon Hugh Orde, président de l'Association des officiers de police.
Il a souhaité "une discussion honnête" avec le gouvernement sur les projets d'austérité budgétaire. "Ce sont les baisses de 20% dans l'actuelle période de dépenses qui conduiront à une baisse des effectifs, a-t-il déclaré.
David Cameron est resté sourd aux appels, certains émanant de son propre camp, à reconsidérer des projets de réduction du budget de la police.
Les responsables communautaires, et certains commentateurs, estiment qu'il est impossible d'ignorer la pauvreté, le chômage et un sentiment aigu d'exclusion parmi les jeunes, et que la baisse draconienne des dépenses publiques décidée par le gouvernement conservateur-libéral arrivé au pouvoir en mai 2010 frappe avant tout les plus défavorisés.
Le chef de file du Parti travailliste, Ed Miliband, a pris soin de ne pas établir un lien direct entre les violences des derniers jours et les coupes budgétaires, mais il a déclaré à la BBC que celles-ci étaient "très mauvaises pour la société".
Le Labour a toujours dit que les mesures d'austérité prônées par l'actuel gouvernement étaient trop importantes et trop rapides et risquaient d'étouffer toute reprise économique.
Devant le Parlement, David Cameron a imputé la responsabilité des émeutes à une minorité de délinquants et déploré un échec moral profond qui ne se règle pas "grâce à un mur d'argent.
OPINION PUBLIQUE CHOQUÉE
A leur arrivée au pouvoir après treize années de règne travailliste, les conservateurs et leurs alliés libéraux démocrates ont promis de combler un trou budgétaire représentant plus de 10% du produit intérieur brut, conséquence notamment de la crise financière de 2008 et du sauvetage des banques.
Le ministre des Finances, George Osborne, a estimé jeudi que les mesures de réduction du déficit prises par le gouvernement étaient un exemple pour le reste de l'Europe. Mais beaucoup de Britanniques redoutent les pertes d'emplois ainsi que la réduction des aides sociales et des services publics.
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