Une commission de la Cour de justice de la République a commencé jeudi une réunion à Paris où doit être tranchée la demande d'enquête pénale visant Christine Lagarde, ex-ministre de l'Economie et actuelle directrice générale du Fonds monétaire international.
La décision de la commission des requêtes, composée de sept hauts magistrats, est attendue en milieu de journée.
La commission doit statuer sur la requête du procureur général de la Cour de cassation Jean-Louis Nadal, qui a proposé le 10 mai une enquête pour "abus d'autorité" à propos de l'arbitrage rendu en faveur de l'homme d'affaires Bernard Tapie.
Une enquête durerait des années avec à la clé une possible mise en examen, des interrogatoires et des investigations potentiellement peu compatibles avec une fonction internationale. Christine Lagarde, portée à la tête du FMI en juillet, exclut toutefois de démissionner et nie toute malversation.
Le dossier porte sur la revente en 1993 de l'équipementier sportif Adidas, contrôlé alors par Bernard Tapie, qui dit avoir été floué par le Crédit lyonnais, alors banque publique.
Le procureur reproche à Christine Lagarde le choix en 2007, contre l'avis des services du ministère, d'un arbitrage privé, préféré à la voie judiciaire alors même que l'Etat avait gagné en 2006 à la Cour de cassation, la plus haute juridiction du pays.
Les conditions dans lesquelles la convention d'arbitrage a été modifiée pour permettre l'attribution de 45 millions d'euros au seul titre du "préjudice moral" sont aussi mises en cause.
Le procureur reproche enfin à Christine Lagarde le fait d'avoir renoncé, au nom de son ministère, à un recours contre le résultat de l'arbitrage, pourtant recommandé par ses services.
Le Parti socialiste, à l'origine de la procédure, soupçonne une faveur due au soutien de Bernard Tapie, ancien ministre de François Mitterrand, à Nicolas Sarkozy lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2007.la suite...
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