lundi 29 août 2011

Aubry et Guéant lancent la bataille de la sécurité à Marseille


La bataille sur le thème de la sécurité, enjeu majeur de la campagne présidentielle de 2012, a été lancée lundi à Marseille par Claude Guéant et Martine Aubry, dans une ville où la délinquance a récemment explosé.
Le ministre de l'Intérieur, qui était venu dans la cité phocéenne installer un nouveau préfet pour tenter d'enrayer ce phénomène, et la candidate à la primaire socialiste en vue de 2012, ont échangé à distance les premières salves.
Martine Aubry a ouvert le feu en milieu de journée à Marseille, où elle s'était rendue pour y contrer le ministre.
Elle a affirmé qu'elle serait la "présidente de la sécurité" et qu'elle rétablirait les 10.000 emplois de policiers et gendarmes supprimés ces dernières années si elle était élue.
"Je suis venue aujourd'hui à Marseille pour dire de manière forte que je serai la présidente de la sécurité de tous les Français", a-t-elle dit à la presse à son arrivée à la mairie des XVe et XVIe arrondissements de la ville.
Selon le Parti socialiste, ces 10.000 postes ont été supprimés dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) lancée en 2007 par Nicolas Sarkozy.
"Les effectifs, c'est le nerf de la guerre", a déclaré Martine Aubry.
AUBRY DÉNONCE LE "FIASCO" DE SARKOZY
Elle a surtout dénoncé le "fiasco de la politique de Nicolas Sarkozy" en matière de sécurité.
"Tout au long de son mandat, M. Sarkozy aura utilisé l'insécurité, en aucun cas il ne l'aura combattue", a-t-elle dit. "La droite a baissé les bras. A Marseille comme ailleurs".
Selon elle, la cité phocéenne compterait ainsi 33% de policiers de moins aujourd'hui qu'en 2007.
Le ministre, qui a installé dans ses nouvelles fonctions le préfet Alain Gardère en remplacement de Gilles Leclair évincé au bout de huit mois pour manque de résultats, a pour sa part estimé que la délinquance en France avait reculé de 17% depuis 2002, faisant dans la même période 500.000 victimes de moins.
Selon lui, le taux d'élucidation des affaires est passé, entre 2002 et 2010, de 26% à 37%. Pour la seule ville de Marseille, le recul de la délinquance est de 7,5% depuis 2002.
Claude Guéant a attaqué Martine Aubry, qui a présidé à l'instauration de la semaine de 35 heures en France.
"Les 35 heures dans la police, cela a été l'équivalent de la suppression de 8.000 postes", a affirmé Claude Guéant, s'interrogeant pour savoir si les mesures annoncées par la dirigeante socialiste étaient "compatibles avec les thèses du Parti socialiste pour rétablir les équilibres financiers".
Il a toutefois reconnu une aggravation de l'insécurité depuis un an à Marseille qui, toujours selon lui, compte aujourd'hui 2.932 fonctionnaires de police contre 3.124 en 2007.
"Il y a beaucoup de petite délinquance qui crée une véritable insécurité, cette situation n'est pas acceptable", a-t-il dit. "Il faut qu'à Marseille, on renverse le courant."
Le ministre a rappelé que son prédécesseur Brice Hortefeux avait renforcé les effectifs marseillais de 117 adjoints de sécurité et que lui-même avait, lors de sa visite du mois de mai à Marseille, ajouté 39 fonctionnaires de police judiciaire et une centaine d'autres fonctionnaires.La suite...

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