mardi 12 juillet 2011

Libye : une intervention "courte" qui dure encore

Des rebelles libyens paradent dans une rue de Zenten, le 8 juillet 2011 après leur victoire contre les forces pro-Kadhafi
Des rebelles libyens paradent dans une rue de Zenten, le 8 juillet 2011 après leur victoire contre les forces pro-Kadhafi Photo : AFP

Libye : une intervention "courte" qui dure encore

Kadhafi et la Libye, au programme du Parlement français ce mardi. Quatre mois après le début de l'intervention occidentale qui devait être rapide, la France s'enlise.



Si Nicolas Sarkozy est en visite surprise en Afghanistan où il a annoncé le retrait d'une partie du contingent français, ce mardi sera bel et bien placé sous le signe de la Libye. Le Parlement doit en effet se prononcer cet après-midi sur la poursuite de la participation française à l'opération. Cette consultation est obligatoire dans le cadre de la réforme institutionnelle de 2008. Toute opération militaire engagée par l'exécutif doit en effet faire l'objet d'un débat assorti d'un vote quatre mois après son déclenchement. Et quatre mois après le début des frappes aériennes qui devaient permettre une issue rapide au conflit, c'est le statu quo.
Négociations sans Kadhafi ?
"Il y a effectivement des contacts, ce n'est pas au jour d'aujourd'hui une véritable négociation", a assuré ce mardi sur France Info, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, qui poursuit : "Nous recevons des émissaires qui nous disent : voilà, Kadhafi est prêt à partir, discutons-en". Hier, le fils du dirigeant libyen, Seif al-Islam Kadhafi, avait indiqué que le régime de Tripoli menait de véritables négociations avec la France et non avec les rebelles. La France avait été le premier pays à monter au front contre Kadhafi, tentant de convaincre ses homologues d'intervenir.
Aujourd'hui, la France estime officiellement que "les conditions d'un cessez-le-feu ne sont pas réunies". Selon Alain Juppé, ces conditions d'un arrêt des bombardements sont "le retrait des troupes dans les casernes, un contrôle des Nations unies, et une déclaration sous une forme à déterminer de Kadhafi annonçant qu'il se retire du pouvoir politique et militaire".
Dans une interview accordée ce mardi au Figaro, le Premier ministre libyen, Baghdadi al-Mahmoudi, a laissé entendre que d'éventuelles négociations entre le pouvoir et les rebelles, ainsi qu'avec les pays de l'Otan impliqués, pourraient se tenir sans que Mouammar Kadhafi y participe.  "Le Guide n'interviendra pas dans ces discussions. Tout doit être libre", a-t-il indiqué.
Chère intervention française...
Si la poursuite de l'engagement français devrait être votée sans mal ce mardi, les socialistes ont d'ores et déjà annoncé qu'ils seraient "très critiques sur certains aspects" de l'opération, notamment sur la coordination au sein de l'Otan. Quant aux députés et sénateurs communistes, ils devraient s'opposer à l'intervention française.infos...

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