Kadhafi au centre du 17e sommet de l’UA
Le sort du dirigeant libyen préoccupe les dirigeants africains
Pour ou contre le départ de Mouammar Kadhafi ? Les chefs d’Etat africains réunis au 17ème sommet de l’Union africaine (UA) ces jeudi et vendredi à Malabo, la capitale équato-guinéenne, restent divisés sur la question. L’institution s’est positionnée en faveur d’une résolution pacifique du conflit et contre les frappes aériennes sur la Libye.
« Tout le monde est d’accord sur le départ de Kadhafi. Certains le disent publiquement, d’autres pas », a affirmé ce jeudi à Malabo Mansour Sayf Al-Nasr, coordinateur en France de la rébellion libyenne, et membre du Conseil national de transition (CNT), en parlant des chefs d’Etat de l’Union africaine (UA). Le 17ème sommet de l’organisation s’est ouvert ce jeudi, dans la capitale équato-guinéenne. Les discussions sur la Libye, qui seront au centre de la rencontre, risquent d’être houleuses. Le Guide libyen, président sortant de l’UA, est un grand bailleur de fond de l’institution et de certains chefs d’Etat africains. « Il faut qu’il (Kadhafi) parte. Personne ne veut le dire parce qu’il en a financé plus d’un », a confié à l’AFP un membre d’une délégation ce jeudi sous couvert d’anonymat. Quelques présidents, à l’instar d’Abdoulaye Wade (Sénégal), absent lors de ce sommet pour des raisons de politique intérieure, et de Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie) ont déjà ouvertement affirmé leur souhait que Kadhafi quitte le pouvoir. Beaucoup, en revanche, restent silencieux. Si les chefs d’Etat sont divisés sur l’avenir politique du Guide libyen, tous rejettent l’option militaire pour résoudre le conflit dans le pays.
Jean Ping contre le parachutage des armes aux rebelles
Les révélations du quotidien français Le Figaro ne vont pas rassurer les dirigeants africains quant à leurs chances de faire aboutir ce choix pacifique. Le journal a annoncé mercredi que Paris parachutait des armes : lance-roquettes, fusils d’assaut, mitrailleuses, ainsi que des missiles antichars Milan à des tribus berbères dans la région de Djebel Nefousa, au sud de la capitale Tripoli. L’armée française a confirmé l’information. La décision aurait été prise mi-avril lors d’une réunion entre le président Nicolas sarkozy et le chef d’état-major des rebelles libyens, le général Abdelfatah Younès, selon une source officieuse citée par l’AFP. Ce précieux renfort matériel a permis aux insurgés libyens de rapidement progresser sur le front sud de Tripoli. Ils ne seraient plus qu’à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, indique RFI. Les insurgés restent néanmoins bloqués sur les fronts est de Tripoli, à Misrata et à Brega.
Le président de la Commission africaine Jean Ping a vivement critiqué mercredi la décision de la France de larguer des munitions aux rebelles. Il estime que l’initiative française est dangereuse pour la stabilité de la région. Jean-Ping a dénoncé le risque de « somalisation » du pays et assuré que les armes, livrées par les deux parties, y compris celle de Mouammar Kadhafi, sont déjà « entre les mains d’Al-Qaïda ». La Grande-Bretagne a également exprimé son désaccord avec la décision française.a suivre
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